Sols En Europe, 60 à 70% des sols sont considérés comme dégradés. Le projet de directive européenne relative à la surveillance des sols demande aux Etats Membres de remédier aux risques inacceptables pour la santé humaine et l’environnement causés par la pollution des sols afin de contribuer à un environnement exempt de substances toxiques d’ici 2050. Cela implique de gérer les pollutions industrielles pour garantir un environnement favorable à la santé et aux écosystèmes. Les sols peuvent en effet constituer un milieu de transfert et d’exposition humaine aux polluants, comme le traduit le schéma conceptuel ci-dessous.Source : HCSP, 2021L'Ineris conduit des travaux de recherche et d’expertise quant à la gestion des sites et sols potentiellement pollués en lien avec la politique de prévention et de gestion des risques et la réglementation sur les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Le cadre de travail porte aussi bien sur les questions de transfert, d’exposition et de risques sanitaires associés, dans le but d’améliorer la compréhension des phénomènes ainsi que les pratiques en particulier pour la stratégie d’échantillonnage et l’analyse. Transfert La compréhension des modalités de transferts des polluants constitue une étape préalable à l’évaluation des expositions directes et indirectes de l’homme via les milieux environnementaux aux pollutions chimiques d’origine industrielle. Les sols sont reconnus comme un milieu intégrateur dans lequel s’accumulent les substances persistantes au fil du temps et à partir duquel peuvent migrer des polluants vers d’autres compartiments. L’Ineris conduit des travaux visant à caractériser les transferts de polluants depuis les sols vers les autres milieux.Transfert sols-plantesAu vu des transferts potentiels de polluants vers les végétaux notamment ceux consommés par l’Homme, l’Ineris a étudié ces phénomènes dans le cadre de projets pour plusieurs polluants :- les PCB et les dioxines dans le cadre du projet Trophé,- les Hydrocarbures aromatiques polycycliques dans le cadre du projet Carthage,- les microplastiques dans le cadre du projet Missouri.L’Ineris a publié un guide pratique pour la préparation et l’analyse des végétaux consommés par l’Homme dans le contexte des sites et sols pollués.Les transferts de polluants, notamment métalliques, sont également étudiés dans le contexte de la gestion des sites et sols pollués dans le cadre de projets mettant en œuvre l’usage de renaturation et les phytotechnologies (voir dossier thématique sur les Phytotechnologies appliquées aux sites et sols pollués).Transfert sols-gaz du sol et environnement intérieurLes composés volatils présents dans les sols et dans les eaux souterraines sont susceptibles de se transférer vers l’air intérieur ou extérieur, ce qui conduit à porter une attention particulière aux projets de bâtiments sur d’anciens sites pollués pour lesquels une exposition par inhalation de vapeurs ne peut être exclue.L’Ineris a ainsi publié un guide illustrant les bonnes pratiques à mettre en œuvre lors de la caractérisation des gaz du sol et de l’air intérieur en contexte de pollution des sols et des eaux souterraines.L’envol de particules du sol notamment autour d’anciennes mines polymétalliques ou d’anciennes fonderies et leur transfert vers les environnements intérieurs constituent un mécanisme complexe. L’Ineris a ainsi étudié les paramètres d’influence des mécanismes en jeu à travers le projet Depsi.La plateforme Ardevie à Aix-en-Provence, dédiée aux déchets, permet par ailleurs l’étude du transfert, de l’écotoxicité et de la biodisponibilité des polluants dans les terres polluées ainsi que dans les sédiments.Transfert sols-eaux souterrainesL’Ineris dispose de moyens expérimentaux pour la caractérisation du relargage et du transfert des polluants dans les sols et les eaux souterraines, à différentes échelles. Plusieurs travaux ont été menés sur des polluants classiquement suivis dans le cadre des sites et sols pollués (HAP, métaux notamment), mais également sur des polluants émergents, comme les composés aromatiques polycycliques oxygénés (CAP-O, Comportement des composés aromatiques polycycliques oxygénés (CAP-O) dans les sols et les eaux souterraines) ou encore les substances per et polyfluoroalkylées (PFAS, Comportement des substances per et polyfluoroalkylées (PFAS) dans les sols et les eaux souterraines - Travaux expérimentaux). Evaluation des expositions et des risques sanitaires liée aux sols pollués et modélisation Apport de la bioaccessibilité à l’évaluation des expositions et des risques sanitairesL’exposition directe par ingestion de terre pour les populations en contact avec les terres et les particules issues des sols peut constituer une voie majeure d’exposition. Les enfants sont particulièrement exposés de par leur comportement (portage main bouche notamment) ainsi que les adultes à travers les activités de jardinage par exemple.Pour évaluer l’exposition des populations à un polluant métallique à la suite d’une pollution industrielle, les diagnostics actuels s’appuient sur la mesure des concentrations totales des polluants dans les sols. Pour autant, seule la fraction « biodisponible » des polluants est réellement assimilée et est susceptible d’exercer un effet toxique. Cette biodisponibilité peut être estimée à l’aide de tests in vitro en mesurant la bioaccessibilité orale (fraction extraite par les fluides digestifs). La prise en compte des fractions bioaccessibles dans l’évaluation quantitative des risques sanitaires, permet des estimations plus réalistes des expositions et des risques, et des propositions d’actions de gestion mieux proportionnées, en particulier pour l’arsenic et le cadmium.L’Ineris a mené une étude sur les facteurs d’influence de la bioaccessibilité orale de métaux et métalloïdes dans les sols. Cette étude a permis d’identifier certains paramètres physico-chimiques des sols influençant la bioaccessibilité, qui sont à considérer en priorité pour orienter le choix des échantillons pour les mesures de bioaccessibilité.Par ailleurs, le projet BIOAC’ERS a permis d’élaborer un cadre opérationnel quant à l’utilisation de la bioaccessibilité orale des polluants métalliques présents dans les particules du sol, en évaluation des risques sanitaires.ModélisationL’Ineris a développé et mis à disposition l’outil de modélisation et de simulation MODUL’ERS pour estimer les concentrations ainsi que les niveaux d’expositions et de risques sanitaires liés à un sol contaminé ou une installation classée pour l’environnement. Cet outil permet notamment d’améliorer les pratiques et la transparence des études d’évaluation des risques sanitaires liés à l’aménagement d’un site pollué (par exemple, analyses des risques résiduels - ARR).> En savoir plus
Sols En Europe, 60 à 70% des sols sont considérés comme dégradés. Le projet de directive européenne relative à la surveillance des sols demande aux Etats Membres de remédier aux risques inacceptables pour la santé humaine et l’environnement causés par la pollution des sols afin de contribuer à un environnement exempt de substances toxiques d’ici 2050. Cela implique de gérer les pollutions industrielles pour garantir un environnement favorable à la santé et aux écosystèmes. Les sols peuvent en effet constituer un milieu de transfert et d’exposition humaine aux polluants, comme le traduit le schéma conceptuel ci-dessous.Source : HCSP, 2021L'Ineris conduit des travaux de recherche et d’expertise quant à la gestion des sites et sols potentiellement pollués en lien avec la politique de prévention et de gestion des risques et la réglementation sur les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Le cadre de travail porte aussi bien sur les questions de transfert, d’exposition et de risques sanitaires associés, dans le but d’améliorer la compréhension des phénomènes ainsi que les pratiques en particulier pour la stratégie d’échantillonnage et l’analyse. Transfert La compréhension des modalités de transferts des polluants constitue une étape préalable à l’évaluation des expositions directes et indirectes de l’homme via les milieux environnementaux aux pollutions chimiques d’origine industrielle. Les sols sont reconnus comme un milieu intégrateur dans lequel s’accumulent les substances persistantes au fil du temps et à partir duquel peuvent migrer des polluants vers d’autres compartiments. L’Ineris conduit des travaux visant à caractériser les transferts de polluants depuis les sols vers les autres milieux.Transfert sols-plantesAu vu des transferts potentiels de polluants vers les végétaux notamment ceux consommés par l’Homme, l’Ineris a étudié ces phénomènes dans le cadre de projets pour plusieurs polluants :- les PCB et les dioxines dans le cadre du projet Trophé,- les Hydrocarbures aromatiques polycycliques dans le cadre du projet Carthage,- les microplastiques dans le cadre du projet Missouri.L’Ineris a publié un guide pratique pour la préparation et l’analyse des végétaux consommés par l’Homme dans le contexte des sites et sols pollués.Les transferts de polluants, notamment métalliques, sont également étudiés dans le contexte de la gestion des sites et sols pollués dans le cadre de projets mettant en œuvre l’usage de renaturation et les phytotechnologies (voir dossier thématique sur les Phytotechnologies appliquées aux sites et sols pollués).Transfert sols-gaz du sol et environnement intérieurLes composés volatils présents dans les sols et dans les eaux souterraines sont susceptibles de se transférer vers l’air intérieur ou extérieur, ce qui conduit à porter une attention particulière aux projets de bâtiments sur d’anciens sites pollués pour lesquels une exposition par inhalation de vapeurs ne peut être exclue.L’Ineris a ainsi publié un guide illustrant les bonnes pratiques à mettre en œuvre lors de la caractérisation des gaz du sol et de l’air intérieur en contexte de pollution des sols et des eaux souterraines.L’envol de particules du sol notamment autour d’anciennes mines polymétalliques ou d’anciennes fonderies et leur transfert vers les environnements intérieurs constituent un mécanisme complexe. L’Ineris a ainsi étudié les paramètres d’influence des mécanismes en jeu à travers le projet Depsi.La plateforme Ardevie à Aix-en-Provence, dédiée aux déchets, permet par ailleurs l’étude du transfert, de l’écotoxicité et de la biodisponibilité des polluants dans les terres polluées ainsi que dans les sédiments.Transfert sols-eaux souterrainesL’Ineris dispose de moyens expérimentaux pour la caractérisation du relargage et du transfert des polluants dans les sols et les eaux souterraines, à différentes échelles. Plusieurs travaux ont été menés sur des polluants classiquement suivis dans le cadre des sites et sols pollués (HAP, métaux notamment), mais également sur des polluants émergents, comme les composés aromatiques polycycliques oxygénés (CAP-O, Comportement des composés aromatiques polycycliques oxygénés (CAP-O) dans les sols et les eaux souterraines) ou encore les substances per et polyfluoroalkylées (PFAS, Comportement des substances per et polyfluoroalkylées (PFAS) dans les sols et les eaux souterraines - Travaux expérimentaux). Evaluation des expositions et des risques sanitaires liée aux sols pollués et modélisation Apport de la bioaccessibilité à l’évaluation des expositions et des risques sanitairesL’exposition directe par ingestion de terre pour les populations en contact avec les terres et les particules issues des sols peut constituer une voie majeure d’exposition. Les enfants sont particulièrement exposés de par leur comportement (portage main bouche notamment) ainsi que les adultes à travers les activités de jardinage par exemple.Pour évaluer l’exposition des populations à un polluant métallique à la suite d’une pollution industrielle, les diagnostics actuels s’appuient sur la mesure des concentrations totales des polluants dans les sols. Pour autant, seule la fraction « biodisponible » des polluants est réellement assimilée et est susceptible d’exercer un effet toxique. Cette biodisponibilité peut être estimée à l’aide de tests in vitro en mesurant la bioaccessibilité orale (fraction extraite par les fluides digestifs). La prise en compte des fractions bioaccessibles dans l’évaluation quantitative des risques sanitaires, permet des estimations plus réalistes des expositions et des risques, et des propositions d’actions de gestion mieux proportionnées, en particulier pour l’arsenic et le cadmium.L’Ineris a mené une étude sur les facteurs d’influence de la bioaccessibilité orale de métaux et métalloïdes dans les sols. Cette étude a permis d’identifier certains paramètres physico-chimiques des sols influençant la bioaccessibilité, qui sont à considérer en priorité pour orienter le choix des échantillons pour les mesures de bioaccessibilité.Par ailleurs, le projet BIOAC’ERS a permis d’élaborer un cadre opérationnel quant à l’utilisation de la bioaccessibilité orale des polluants métalliques présents dans les particules du sol, en évaluation des risques sanitaires.ModélisationL’Ineris a développé et mis à disposition l’outil de modélisation et de simulation MODUL’ERS pour estimer les concentrations ainsi que les niveaux d’expositions et de risques sanitaires liés à un sol contaminé ou une installation classée pour l’environnement. Cet outil permet notamment d’améliorer les pratiques et la transparence des études d’évaluation des risques sanitaires liés à l’aménagement d’un site pollué (par exemple, analyses des risques résiduels - ARR).> En savoir plus