Ecotoxicité et biodiversité

La perte de la biodiversité s’accroît, tout comme la pollution qui est d’ailleurs classée par l’IPBES, comme l’un des 5 facteurs directs impactant la nature à l’échelle mondiale. L’Ineris, en tant que membre fondateur de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), entend contribuer à une meilleure identification et prise en compte de l’impact des pollutions chimiques sur la biodiversité.

Une meilleure caractérisation de la contamination des milieux constitue l’un des leviers importants pour les politiques publiques de préservation de la biodiversité. 
Pour les milieux aquatiques, les objectifs environnementaux de la Directive cadre sur l’eau (DCE) ont été structurants : l’amélioration du dispositif de surveillance a permis de fiabiliser les données acquises, rationaliser les coûts, anticiper et prioriser les enjeux émergents notamment par le développement d’outils innovants pour la détection précoce des effets sur les écosystèmes. 
Ainsi, l’Ineris est chargé en partenariat avec le BRGM, l’Ifremer, l’Irstea et le LNE au titre du laboratoire national de référence pour la surveillance des milieux aquatiques (AQUAREF) de renforcer l'expertise française dans le domaine de la surveillance des milieux aquatiques, à partir de la mise en réseau des compétences et des capacités de recherche des cinq établissements publics directement concernés.
Les travaux de l’institut abordent les questions liées à la biodiversité via la DCE, sous l’angle de la présence de substances chimiques dans les milieux aquatiques en menant des travaux pluridisciplinaires sur les substances chimiques, depuis la prédiction de l’écotoxicité des substances jusqu’à la caractérisation des pressions et de leurs impacts sur les écosystèmes aquatiques. L’Ineris s’appuie sur ses programmes de recherche, en particulier reconnus dans le domaine de la perturbation endocrinienne, pour développer des outils biologiques spécifiques (bioessais/bioanalyse ou de type biomarqueurs d’effets pour identifier les altérations précoces causées par les substances et caractériser l’état de santé des populations piscicoles).
Pour les autres milieux, terrestre en particulier, la prise en compte de ces enjeux émergents est moins avancée, ce à quoi devrait remédier le dispositif sur la santé des sols attendu en 2025 au niveau européen. L’Ineris a cependant développé des compétences sur le milieu terrestre et dispose d’une expertise transversale sur les outils écotoxicologiques utilisables pour les sols.
L’Ineris entend aujourd’hui poursuivre ses travaux sur le développement et la mise en œuvre d’outils pour la surveillance des pollutions chimiques et de leurs effets dans les différents milieux et sur la mise à disposition de méthodologies et d’approches intégrées d’évaluation des risques pour les écosystèmes.

Prioriser les substances à surveiller

En 2011, l’Ineris a proposé une méthodologie de priorisation des substances dans les milieux aquatiques établie à partir des travaux menés par le réseau Européen NORMAN qu’il anime. Le but était d’objectiver et prioriser les actions à mener sur des substances pertinentes à surveiller, que cela soit pour des études prospectives ou pour leur intégration dans des listes règlementaires de substances à surveiller. Il s’agit également de hiérarchiser les efforts à poursuivre, qu’ils portent sur les développements analytiques ou sur de futures études des propriétés de danger de ces substances. Ces démarches de priorisations sont aujourd’hui utilisées dans d’autres contextes que les milieux aquatiques, en particulier dans le cadre d’études de cas multi-milieux sur les PFAS et les PE menées dans le partenariat européen PARC.

Élaborer des outils d’aide à la gestion des risques pour les écosystèmes

L’Institut a publié en 2022 un document d’orientation sur l’évaluation de risques pour les écosystèmes (ERE) proposant de combiner des approches chimiques, écotoxicologiques et écologiques complémentaires par substance, matrice et milieu.

Evaluer l’impact des pollutions sur la qualité des milieux et développer des solutions pour la réduction et la surveillance

L’Ineris conçoit des stratégies de surveillance innovantes et contribue à leur mise en œuvre en alliant la caractérisation chimique des substances (analyse ciblée et non ciblée) à des outils biologiques (batteries de bioessais et biomarqueurs). Ces stratégies ont été mise en œuvre dans le cadre de recherche de marqueurs d’altération de la biodiversité à l’échelle locale.

Partenariats

L’Ineris dispose aujourd’hui de partenariats structurants pour mener à bien ses objectifs dans le domaine de la biodiversité. 
Au niveau national, l’Office Français de la Biodiversité et l’Ineris sont partenaires depuis près de 15 ans. Cette collaboration inclut l’appui au consortium AQUAREF dont l’Ineris assure la direction. 
Pour ce qui concerne les travaux de recherche l’Ineris co-dirige UMR-I Sebio (Stress environnementaux et biosurveillance des milieux aquatiques). Le maintien d’un programme de travail conjoint avec l’Ifremer dans le cadre de la Cellule ARC (Analyse des risques chimiques) permet aux instituts de mutualiser leurs compétences pour conduire des évaluations de risques liés aux substances chimiques dans le milieu marin.
Enfin, en tant que membre fondateur, l’Ineris soutient les actions de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB)
Au niveau européen, l’Ineris s’appuie sur le réseau NORMAN et les 200 partenaires du partenariat PARC (2022-2029). 
L’Ineris participe aux travaux du centre thématique sur la Biodiversité et les Ecosystèmes de l’Agence Européenne de l’Environnement qui a débuté en janvier 2023. A ce titre il contribuera à la mise à disposition de méthodologies intégrées pour l’identification des pressions qui s’exercent sur la biodiversité.