Qualité de l'air

Les activités humaines, quelles qu’elles soient, sont à l’origine des émissions et de la formation de polluants atmosphériques, dont les effets sur la santé et l’environnement sont désormais au cœur des préoccupations des citoyens, en France comme en Europe. Fort d’une expérience de longue date en appui des pouvoirs publics, dans les domaines de la métrologie et de la modélisation, l’Ineris est un acteur majeur de la qualité de l’air en France et reconnu en Europe, tant par l’ambition de ses projets scientifiques que par son expertise dans le domaine réglementaire et l’appui aux pouvoirs publics en situation de crise.
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Pollution atmosphérique

La surveillance de la qualité de l’air est régie au sein de l’Union européenne, par la directive sur la qualité de l’air ambiant de 2024 , en cours de transposition en France. Ce cadre réglementaire est complété avec un volet sur la réduction des émissions de polluants et de leurs précurseurs avec la Convention sur le transport des polluants atmosphériques à longue distance (CLRTAP) de la Commission Économique pour l’Europe des Nations unies, dont les objectifs de plafonds nationaux d’émissions sont repris dans la directive sur les plafonds d’émission révisée en 2016. 

L’Ineris a développé une expertise sur un « continuum » d’activités, liant la connaissance des sources de pollution aux stratégies de gestion et de réduction des risques, en passant par la caractérisation de certaines émissions, la mesure, notamment de la composition chimique des particules, y compris dans des microenvironnements spécifiques, et la modélisation de la pollution atmosphérique et de ses impacts environnementaux, sanitaires et économiques. 

Ainsi, en s’appuyant sur ses moyens d’essai spécifiques, l’Ineris contribue fortement à l’amélioration des connaissances des émissions en situation réelle et de leur devenir dans l’environnement, par exemple pour les émissions industrielles et celles qui sont liées à la combustion de biomasse.

L’Institut dispose ainsi d’un ensemble complet de compétences et d’outils en appui aux politiques publiques nationales, pour l’amélioration de la qualité de l’air. Il fournit également un appui technique aux organisations européennes, telles que le Centre européen de prévision météorologique à moyen terme (ECMWF), l’Agence européenne de l’environnement (AEE) ou la Direction générale de l’environnement de la Commission européenne. Il intervient fortement dans les instances internationales, à l’ONU à travers la présidence d’EMEP (le Programme de coopération pour la surveillance et l’évaluation de la pollution transfrontière) et de la Task Force sur la Mesure et la Modélisation (TFMM) associés à la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance (Convention LRTAP).

L’Ineris est chargé, en partenariat avec l’IMT Nord Europe et le LNE, au titre du Laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air (LCSQA), d’assurer la coordination technique du dispositif de surveillance de la qualité de l’air en France. Dans ce cadre, l’Institut pilote un observatoire national de la composition chimique et des sources de particules fines en milieu urbain (appelé programme CARA), renforcé aujourd’hui par des mesures en temps réel qui aident à analyser les épisodes de pollution. L’Institut contribue activement à préparer la surveillance de demain telle que définie dans la directive de 2024 en intégrant des dispositifs innovants de mesure et de traitement de données (réseaux de capteurs à bas coûts, supersites, données satellitaires) ainsi que le suivi de nouveaux polluants (pesticides, nombre de particules…). L’Ineris assure également le développement et l’exploitation de Geod’air, système national de gestion des données de QA, ainsi que la diffusion de ses données (notamment sur la plateforme data.gouv.fr). 
 

L’Ineris a développé en partenariat avec le CNRS, le modèle de chimie-transport CHIMERE qui est au cœur d’un dispositif national de prévision de la qualité de l’air. Cet outil calcule les concentrations et retombées atmosphérique des principaux polluants pour la métropole et les DROM, en tenant compte des émissions anthropiques et naturelles et des conditions météorologiques. Il est opéré pour la prévision à quelques jours de la qualité de l’air dans la plateforme nationale Prev’air en partenariat avec Météo France et le CNRS/Institut Pierre Simon Laplace. L’expertise du consortium Prev’air est reconnue internationalement et l’Ineris joue un rôle important dans les services européens de surveillance de l’atmosphère (Copernicus). Le modèle sert par ailleurs à des fins de recherche et, en simulant la qualité de l’air à moyen terme, à l’évaluation de politiques de gestion en soutien aux négociations européennes sur les « plafonds d’émission nationaux » ou pour la définition des objectifs du Plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (PREPA).

En plus des partenariats nationaux cités ci-dessus, l’Ineris développe ses collaborations sur le plan européen. L’Institut est partie prenante de l’infrastructure de recherche européenne ACTRIS (responsable de l’ACMCC, unité française du centre d’expertise européen pour la mesure in situ des aérosols), du programme COPERNICUS déjà mentionné et de la Convention LRTAP et du Centre Thématique sur la Santé et l’Environnement de l’AEE.

Depuis plusieurs années, une meilleure caractérisation des effets (éco-)toxicologiques de la qualité de l’air fait également partie des priorités de l’institut. Grâce au couplage des approches in vivo, in vitro et in silico, l’Institut espère mieux comprendre ces effets et mieux les différencier en fonction de la source et la nature des polluants.