Post-exploitation des mines & des énergies fossiles

L’Ineris dispose d’un savoir-faire hérité du Cerchar, qui lui permet d’agir pour la prévention des risques liés à l’après-mine et à la réutilisation de ces anciens sites.
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L’activité minière s’est arrêtée à la fin des années 1990, à l’exception de celle exploitant le sel gemme. Cet arrêt ne signifie pas pour autant la disparition des risques : les anciennes mines peuvent engendrer des désordres et des contaminations dans l’environnement, susceptibles de porter atteinte à la sécurité et la santé des populations riveraines. Au-delà de ces mines, les puits d’hydrocarbures sont à l’arrêt en France pour leur très grande majorité. Pour ces installations, se posent aussi les questions de conversion et de gestion de leurs impacts potentiels dans le temps.
L’Ineris a pris une part active dans la mise en œuvre opérationnelle de la politique de gestion et de prévention des risques liés à l’après-mine. L’Institut mobilise son expertise pluridisciplinaire, dans le domaine de l’évaluation des aléas et des risques de mouvements de terrain ou d’émissions de gaz, des dispositifs de surveillance en temps réel des sites et de l’évaluation des conséquences environnementales.
Entre 1990 et le début des années 2000, l’Ineris a réalisé l’essentiel des études des risques résiduels de mouvements de terrain pour les anciennes exploitations de Charbonnages de France. Aujourd’hui, il établit les dossiers d’arrêt d’autres exploitations, notamment des anciennes exploitations par dissolution de sel gemme, mobilisant son expertise en géomécanique, hydrogéologie et environnement.
Depuis une vingtaine d’années, dans le cadre de son appui technique aux politiques publiques, l’Institut développe une méthodologie d’évaluation des problématiques associées aux anciens sites miniers dans leur globalité. Ces travaux se traduisent par la mise à disposition de guides et de référentiels (notamment méthodologie d’évaluation des aléas liés au bassin ferrifère lorrain, du risque d’émission de gaz de mine ou encore du guide de l’élaboration des Plans de prévention des risques miniers).

Participation au groupement d’intérêt public Géoderis (GIP)

L’Ineris participe depuis son lancement en 2001, au groupement d’intérêt public (GIP) Géoderis qui réunit le ministère en charge de l’environnement, l’Ineris et le BRGM.
L’Institut met à disposition du GIP une dizaine d’experts, principalement dans le domaine de la géotechnique. Dans ce cadre, l’Ineris a d’abord fourni un appui méthodologique (hiérarchisation des aléas) et installé des réseaux de surveillance microsismique dans les zones d’aléa présentant des enjeux, prioritairement au droit du bassin ferrifère lorrain et du bassin houiller de Provence. Le suivi de ces réseaux est toujours assuré aujourd’hui par l’Ineris, en temps réel via sa plateforme opérationnelle Cenaris.
L’appui de l’Ineris a également consisté en la réalisation de nombreuses études d’aléas (mouvements de terrain sur près de 1 800 communes et gaz) des sites miniers, sur tout le territoire métropolitain et notamment sur les grands bassins miniers (Nord-Pas-de-Calais, Saint-Étienne, Gardanne, Mines de fer de Normandie). Au cours des 10 dernières années, l’Ineris a poursuivi son appui à Géoderis sur ses thématiques historiques (géotechnique et gaz), tout en élargissant son intervention aux problématiques environnementales devenues particulièrement sensibles. L’Institut a ainsi contribué activement à l’opération d’inventaire des sites de déchets miniers et a évalué les risques sanitaires pour d’anciens sites miniers sensibles. Dans le domaine lié à la gestion des sites et sols pollués, l’Ineris apporte son expertise pour définir des stratégies de surveillance des différents milieux (eau superficielle et souterraine, sol, air intérieur et gaz du sol...), établir des scenarii d’exposition (intégrant des modélisations des comportements et des transferts de polluants) et proposer des plans d’actions pour prévenir les risques dans des situations souvent complexes et parfois conflictuelles.
Enfin, pour répondre à certains besoins de Géoderis, l’Ineris a déployé et maintenu des compétences quasi uniques en France dans les domaines du comportement des cavités salines, de la migration des gaz de mine en réservoirs complexes (crevasses de Cocheren, bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais) et de la microsismicité minière.