Pollution atmosphérique aux particules : décryptage 13 octobre 2021 La pollution de l’air par les particules est un enjeu sanitaire important. En 2021, Santé publique France a estimé que chaque année près de 40 000 décès seraient attribuables à une exposition des personnes âgées de 30 ans et plus aux particules fines (PM2.5). Les risques pour la santé associés aux particules d’un diamètre égal ou inférieur à 10 et 2,5 microns (μm) (PM₁₀ et PM₂.₅, respectivement) revêtent une importance particulière pour la santé publique. Les PM₂.₅ et PM₁₀ peuvent pénétrer profondément dans les poumons. Toutefois, les PM₂.₅ peuvent même entrer dans la circulation sanguine. Elles ont principalement des effets sur les systèmes cardiovasculaire et respiratoire, et affectant également d’autres organes. En 2013, la pollution de l’air extérieur et les particules en suspension ont été classées comme oncogènes par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS. Les lignes directrices de l’OMS, recommandant des valeurs guides pour la qualité de l’air afin de protéger la santé des populations, ont été révisées en septembre 2021. Ces nouvelles lignes directrices constituent une mise à jour des valeurs qui avaient précédemment été établies en 2005. De manière générale, les nouvelles lignes directrices proposent d’augmenter l’ambition par rapport aux valeurs de 2005, soit par l’abaissement des seuils de référence soit par l’introduction de nouvelles métriques. Concernant les particules, l’OMS préconise l’abaissement de la valeur seuil pour les moyennes annuelles de particules fines PM2.5 à 5 µg/m3 (le seuil était à 10µg/m3 dans le document de 2005). Selon une analyse rapide des scénarios réalisée par l’OMS en septembre 2021, près de 80 % des décès liés aux PM₂.₅ dans le monde pourraient être évités si les niveaux actuels de pollution atmosphérique étaient ramenés à ceux proposés dans les lignes directrices actualisées. En outre, l’atteinte d’objectifs intermédiaires se traduirait par une réduction de la charge de morbidité, dont le plus grand bénéfice serait observé dans les pays très peuplés où la concentration de particules fines (PM₂.₅) est forte. A la suite des annonces de l’OMS, l’Ineris a réalisé de premières analyses de l’impact des nouvelles lignes directrices sur l’exposition de la population française à la pollution atmosphérique. Cette évaluation repose sur la cartothèque « qualité de l’air » illustrant l’évolution des concentrations des principaux polluants atmosphériques au cours des 20 dernières années. Avec les niveaux de pollution estimés pour l’année 2019, l’ensemble du territoire national serait exposé à des dépassements de la nouvelles valeurs seuil pour la moyenne annuelle de particules fines (PM2.5). Ainsi, la pollution due aux particules (aérosols, PM) présentes dans l’air ambiant est une problématique sanitaire primordiale. La connaissance et l’évaluation de leurs sources sont un enjeu majeur en termes de politiques de gestion de la qualité de l’air. Les nombreuses sources d’émission et les mécanismes complexes de formation de ces particules, nécessitent le développement des techniques de plus en plus fiables permettant l’identification de l’origine des particules présentes dans l’air ambiant. L’Ineris mène depuis des nombreuses années des travaux concernant la caractérisation chimique des particules pour l’identification des sources dans le cadre de ses travaux de recherche et d’appui, notamment dans le cadre du LCSQA. Ces travaux viennent compléter ceux réalisés sur l’amélioration du module « aérosols » dans le modèle CHIMERE, afin de mieux appréhender les processus de formation des particules.
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