EMERGE : un nouveau bioessai pour évaluer les perturbateurs endocriniens agissant sur le métabolisme

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L’Ineris vient de publier dans la revue Environment International les résultats de ses travaux sur les perturbateurs endocriniens du métabolisme. Ces travaux ont été réalisés dans le cadre du projet européen OBERON, dont l’objectif est d’étudier l’impact des polluants sur les pathologies métaboliques chez l’Homme (diabète, obésité), dont la fréquence progresse de manière importante dans les pays industrialisés.

Pour l’Ineris et ses partenaires, il s’agissait plus particulièrement de se doter de tests alternatifs à ceux reposant sur des expérimentations sur les mammifères. Pour cela, un ensemble de méthodes basées sur des lignées cellulaires humaines et sur des embryons de poisson zèbre a été mis en œuvre. 
Au travers des travaux de thèse de Chédi Erradhaouni et de Florian Geffroy, l’Institut a développé un nouveau modèle biologique et un nouveau bioessai original appelé EMERGE (pour Effects of Metabolic Endocrine disRuptors in Gut of zebrafish Embryos), permettant de visualiser et de quantifier les perturbations induites par des substances chimiques sur l’expression d’un gène dans l’intestin des embryons de poissons zèbres. Par une technique non invasive d’imagerie en fluorescence, l’Ineris a pu mettre en évidence que l’intestin est la cible de nombreuses substances chimiques capables de perturber l’expression d’un gène spécifique, cyp3A65. Ce gène code pour une enzyme de la famille des cytochromes P4503A qui joue un rôle crucial dans le métabolisme des xénobiotiques mais également dans celui de composés endogènes chez les poissons et chez l’Homme. 
Le test EMERGE est le premier essai sur embryon de vertébrés, apte à rendre compte d’effets au niveau de l’intestin. Il ouvre des perspectives de progrès pour l’évaluation des substances en santé humaine et environnementale et présente, de ce fait, un intérêt, tant sur le plan scientifique que d’un point de vue réglementaire. 
Les résultats des travaux présentés dans la publication illustrent les retombées pratiques des recherches poursuivies par l’Ineris dans le cadre du partenariat européen PARC, mais également, dans la cadre de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE), au travers d’un programme portant sur la surveillance de la qualité chimique des eaux de surface à l’échelle nationale. 

 

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