Pollution des milieux aquatiques

L’Ineris mène des travaux pluridisciplinaires sur la question des substances dans l’environnement, et notamment sur la contamination des milieux aquatiques, en lien avec les objectifs de la directive cadre sur l’eau et leur déclinaison en France, dans des plans d’action tels que le Plan Micro Polluants et la Stratégie Nationale sur les Perturbateurs Endocriniens.
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Les travaux sont menés dans le cadre de projets de recherche, en appui aux politiques publiques ou via des partenariats structurants, comme celui construit avec l’OFB sur la thématique des substances chimiques dans les milieux aquatiques.

Surveiller les rejets et le milieu

L’Ineris contribue à améliorer la caractérisation des pollutions, tant dans les rejets que dans les milieux, en coordonnant ou en participant à la mise en œuvre de campagnes d’acquisition de données de surveillance d’ampleur nationale (RSDE, campagne sur la recherche dans les substances émergentes dans les milieux aquatiques) et en développant, ou testant, des méthodes de prélèvement, d’analyse et d’identification des effets innovantes.
L’Institut propose le transfert de ses travaux aux opérateurs de la surveillance, notamment via le laboratoire national de référence pour la surveillance des milieux aquatiques Aquaref, avec l’objectif de disposer de données de qualité pour orienter l’action.
Ainsi, ces données permettent d’évaluer le respect des normes environnementales et des valeurs seuil, et d’identifier des substances d’intérêt émergent pour les milieux.
L’Ineris, avec le soutien de l’OFB, assure par ailleurs le secrétariat exécutif du réseau européen NORMAN, réseau de laboratoires de référence, centres de recherche et organisations associées pour la surveillance des substances émergentes dans l’environnement, ce qui lui permet d’être au plus près des préoccupations des experts européens en la matière.

Les principaux résultats de ces travaux sont disponibles ici :

L'action RSDE

L’action de recherche et de réduction des rejets de substances dangereuses dans les eaux (RSDE) a été mise en place dès 2002 par le ministère en charge de l’environnement. L’Ineris a depuis apporté un appui technique aux différentes campagnes d’acquisition de données dans les rejets des ICPE ou des stations de traitement des eaux usées.

Prédire l’écotoxicité des substances

L’Institut développe un ensemble de biomarqueurs chez les poissons, dans une optique de biosurveillance environnementale. Dans ce contexte, il est impliqué dans l’unité mixte de recherche SEBIO (Stress environnementaux et biosurveillance des milieux aquatiques), avec les universités de Reims Champagne Ardenne et du Havre. Il est en particulier impliqué dans la caractérisation du potentiel perturbateur endocrinien des substances chimiques dans les rejets ou dans les eaux de surface.

Valeurs Guide Environnementales

Une valeur guide environnementale (VGE) est la concentration d’un polluant dans l’eau, les sédiments ou le biote, à ne pas dépasser pour protéger les écosystèmes aquatiques et la santé humaine. L’élaboration de VGE est portée, en France, par l’Ineris, en partenariat avec l’Ifremer pour le milieu marin.
À ce jour, plus de 100 valeurs sont mises à disposition sur le portail substances chimiques de l’Institut. L’Ineris travaille également à améliorer la méthodologie d’élaboration des valeurs guides.

Gérer et réduire les rejets de micropolluants

La Directive Cadre sur l’Eau (DCE), ainsi que sa déclinaison nationale, organisent la gestion des risques posés par certaines substances chimiques dangereuses pour les écosystèmes aquatiques. Elles imposent, lorsque nécessaire, le contrôle, la limitation ou l’interdiction des rejets de certaines substances dans l’environnement.
Décider et mettre en œuvre efficacement ces mesures nécessite une bonne connaissance des dangers des substances chimiques, mais aussi du contexte technico-économique dans lequel elles s’insèrent : quels sont les volumes concernés ? Quels sont leurs usages ? Dans quels secteurs de l’économie ? Quelles sont les mesures connues pour substituer, limiter ou supprimer les émissions ?
Des données de qualité sur ces sujets sont nécessaires pour mener à bien des processus de décision tels que des exercices de hiérarchisation, des analyses socio-économiques ou des Programmes de Mesures (PDM) dans le cadre de Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE). Elles sont également utiles dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Micropolluants, et en particulier l’action 39 « classer les molécules selon la nécessité et la faisabilité de réduction des émissions ».
L’Ineris a construit une base de connaissance sur ces données technico-économiques. Elle regroupe plusieurs outils :
-    un fond de fiches sur des substances chimiques ;
-    un tableau de synthèse sur leurs usages ;
-    des synthèses sur les mesures de réduction et de substitution des émissions de ces substances.
D’autres outils d’aide à la décision sont également proposés par l’Ineris dans un contexte de gestion des micropolluants, en particulier :
-    Un guide pour mener des « inventaires des émissions de micropolluants » vers les eaux de surface dont les résultats doivent aider à la réalisation et vérification de l’atteinte de l’objectif de réduction des rejets, émissions et pertes de certaines substances d’intérêt au titre de la DCE ; un parangonnage international des stratégies de réduction des rejets de micropolluants par les eaux usées urbaines

Prioriser les substances

En 2011, l’Ineris a été à l’initiative d’une méthodologie de priorisation des substances dans les milieux aquatiques, validée par le Comité d’experts priorisation (CEP), une instance nationale pilotée par lOFB (ex-AFB) et dont l’Ineris assure le secrétariat technique.
En intégrant les nouvelles données acquises au fil du temps, la méthodologie permet de manière dynamique, d’alimenter les différentes catégories de substances, en fonction des connaissances qu’il reste à acquérir. Cette méthodologie est utilisée en particulier pour identifier les futures substances d’intérêt pour le milieu aquatique. Ces travaux ont bénéficié de l’expertise mobilisée dans le cadre du réseau NORMAN.

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