Reconquérir les friches urbaines Comment mieux intégrer les sols pollués dans les projets d’aménagement urbain, sans procéder à l’excavation et la mise en décharge systématique de terres contaminées ? Comment concilier renouvellement urbain, dans une démarche de ville durable et valoriser des friches, en redonnant une nouvelle vie aux sols en place ? L’Ineris contribue à apporter des réponses, en étudiant les solutions fournies par les phytotechnologies dans des projets urbains, souvent soumis à une forte pression foncière. Les phytotechnologies peuvent constituer une réponse pertinente pour la création d’espaces verts en zone urbaine et la gestion in situ de terres contaminées. La réhabilitation d’un nombre croissant de friches, pour répondre aux pressions démographiques et foncières des zones urbanisées, fait de la gestion des sites et sols pollués un enjeu majeur pour les collectivités. Les sites pollués font l’objet d’une politique s’appuyant sur une « évaluation des risques fondée sur la réalité des usages », dont les principes sont réaffirmés par une note ministérielle du 19 avril 2017, qui met à jour les textes méthodologiques de gestion des sites et sols pollués. La note rappelle que « quelle que soit la nature du polluant, et dans le respect des principes de l’économie circulaire, les traitements in situ ou sur site, qui limitent la production et le transport de déchets, doivent être privilégiés ». La gestion des terres contaminées fait encore appel aujourd’hui à des techniques, certes éprouvées, mais coûteuses (par exemple, excavation pour enfouissement ou traitement ex situ) qui augmentent le coût global des opérations. De nombreux travaux de recherche visent à faire émerger des solutions alternatives, comme les phytotechnologies. Ces techniques innovantes consistent à gérer in situ les terres polluées, tout en développant des services écosystémiques donnant une valeur supplémentaire à ces territoires en friche (par exemple, amélioration du cadre de vie, accroissement de la biodiversité). Elles se heurtent souvent aux délais contraints des projets d’aménagement qui favorisent les techniques usuelles moins longues à mettre en œuvre. Une approche plus globale du territoire permettrait cependant de s’affranchir de ces freins et de faire émerger des solutions plus durables. Aujourd'hui, de plus en plus de collectivités s'intéressent aux phytotechnologies dans le cadre de leur politique de réhabilitation des sites pollués. L’aménagement de la Voie nouvelle et du Carrefour des Forges (Montataire, Oise) L’Agglomération Creil Sud Oise (Acso), la ville de Montataire et l’Ineris, collaborent sur une expérience inédite en France sur des sols pollués en contexte urbain depuis 2011, avec le soutien de l’Ademe, qui intègre les préoccupations d’aménagement dans le cadre de la rénovation du quartier intercommunal de Gournay les Usines. Avec ce projet novateur, l’Acso a été récompensée par le Concours National des Villes 2013. Cette expérimentation est réalisée dans le cadre de la restructuration du carrefour des Forges à Montataire. En pratique, deux techniques ont été mise en place : - la « phytoextraction » sur une zone d’environ 500 m2 au niveau même du carrefour des Forges ; - la « phytostabilisation » sur une zone d’environ 300 m2 au niveau de la « voie nouvelle Irène et Frédéric Joliot-Curie ». Au carrefour des Forges, les terres propices à l’expérimentation ont été identifiées et préparées pour recevoir les espèces végétales qui ont été choisies en concertation étroite avec les acteurs du projet, afin de respecter les enjeux liés à la revégétalisation du quartier. Des saules des vanniers ont été choisis pour leur capacité d'extraction des métaux du sol au niveau du carrefour des Forges, de même que l’arabette de Haller, un hyperaccumulateur de métaux sur lequel l’Ineris travaille depuis plusieurs années. L’Institut, qui suit l'expérimentation en étroite collaboration avec les services espaces verts de la ville, mesure régulièrement les performances des plantes et collecte des échantillons pour réaliser des essais. Arabette de Haller L’objectif pour l’Institut est notamment d’évaluer la performance de la phytoextraction sur la diminution de la présence de zinc et de cadmium, tout en maîtrisant les risques/impacts sur l’environnement. Le projet s’efforce d’intégrer les aspects écosystémiques et économiques. Le défi de la phytoextraction est d’augmenter la biomasse produite et les concentrations en métal dans les parties récoltées. « Le partenariat avec l’Ineris est un prolongement du projet de territoire de la CAC et de son plan d’actions environnementales, une opération-vitrine pour l’éco-quartier de Gournay les Usines, qui devrait permettre de trouver une solution aux problèmes de pollution des sols ». Jean Claude Villemain Président de l’ACSO
Reconquérir les friches urbaines Comment mieux intégrer les sols pollués dans les projets d’aménagement urbain, sans procéder à l’excavation et la mise en décharge systématique de terres contaminées ? Comment concilier renouvellement urbain, dans une démarche de ville durable et valoriser des friches, en redonnant une nouvelle vie aux sols en place ? L’Ineris contribue à apporter des réponses, en étudiant les solutions fournies par les phytotechnologies dans des projets urbains, souvent soumis à une forte pression foncière. Les phytotechnologies peuvent constituer une réponse pertinente pour la création d’espaces verts en zone urbaine et la gestion in situ de terres contaminées. La réhabilitation d’un nombre croissant de friches, pour répondre aux pressions démographiques et foncières des zones urbanisées, fait de la gestion des sites et sols pollués un enjeu majeur pour les collectivités. Les sites pollués font l’objet d’une politique s’appuyant sur une « évaluation des risques fondée sur la réalité des usages », dont les principes sont réaffirmés par une note ministérielle du 19 avril 2017, qui met à jour les textes méthodologiques de gestion des sites et sols pollués. La note rappelle que « quelle que soit la nature du polluant, et dans le respect des principes de l’économie circulaire, les traitements in situ ou sur site, qui limitent la production et le transport de déchets, doivent être privilégiés ». La gestion des terres contaminées fait encore appel aujourd’hui à des techniques, certes éprouvées, mais coûteuses (par exemple, excavation pour enfouissement ou traitement ex situ) qui augmentent le coût global des opérations. De nombreux travaux de recherche visent à faire émerger des solutions alternatives, comme les phytotechnologies. Ces techniques innovantes consistent à gérer in situ les terres polluées, tout en développant des services écosystémiques donnant une valeur supplémentaire à ces territoires en friche (par exemple, amélioration du cadre de vie, accroissement de la biodiversité). Elles se heurtent souvent aux délais contraints des projets d’aménagement qui favorisent les techniques usuelles moins longues à mettre en œuvre. Une approche plus globale du territoire permettrait cependant de s’affranchir de ces freins et de faire émerger des solutions plus durables. Aujourd'hui, de plus en plus de collectivités s'intéressent aux phytotechnologies dans le cadre de leur politique de réhabilitation des sites pollués. L’aménagement de la Voie nouvelle et du Carrefour des Forges (Montataire, Oise) L’Agglomération Creil Sud Oise (Acso), la ville de Montataire et l’Ineris, collaborent sur une expérience inédite en France sur des sols pollués en contexte urbain depuis 2011, avec le soutien de l’Ademe, qui intègre les préoccupations d’aménagement dans le cadre de la rénovation du quartier intercommunal de Gournay les Usines. Avec ce projet novateur, l’Acso a été récompensée par le Concours National des Villes 2013. Cette expérimentation est réalisée dans le cadre de la restructuration du carrefour des Forges à Montataire. En pratique, deux techniques ont été mise en place : - la « phytoextraction » sur une zone d’environ 500 m2 au niveau même du carrefour des Forges ; - la « phytostabilisation » sur une zone d’environ 300 m2 au niveau de la « voie nouvelle Irène et Frédéric Joliot-Curie ». Au carrefour des Forges, les terres propices à l’expérimentation ont été identifiées et préparées pour recevoir les espèces végétales qui ont été choisies en concertation étroite avec les acteurs du projet, afin de respecter les enjeux liés à la revégétalisation du quartier. Des saules des vanniers ont été choisis pour leur capacité d'extraction des métaux du sol au niveau du carrefour des Forges, de même que l’arabette de Haller, un hyperaccumulateur de métaux sur lequel l’Ineris travaille depuis plusieurs années. L’Institut, qui suit l'expérimentation en étroite collaboration avec les services espaces verts de la ville, mesure régulièrement les performances des plantes et collecte des échantillons pour réaliser des essais. Arabette de Haller L’objectif pour l’Institut est notamment d’évaluer la performance de la phytoextraction sur la diminution de la présence de zinc et de cadmium, tout en maîtrisant les risques/impacts sur l’environnement. Le projet s’efforce d’intégrer les aspects écosystémiques et économiques. Le défi de la phytoextraction est d’augmenter la biomasse produite et les concentrations en métal dans les parties récoltées. « Le partenariat avec l’Ineris est un prolongement du projet de territoire de la CAC et de son plan d’actions environnementales, une opération-vitrine pour l’éco-quartier de Gournay les Usines, qui devrait permettre de trouver une solution aux problèmes de pollution des sols ». Jean Claude Villemain Président de l’ACSO