La plateforme d’analyse des inégalités environnementales Plaine Dans le cadre des actions des deux premiers plans nationaux santé environnement (PNSE), l’Ineris contribue à la démarche de représentation géographique des risques sanitaires. La plateforme Plaine peut permettre aux pouvoirs publics d’identifier les inégalités environnementales et de hiérarchiser les actions à mener pour les réduire. Pour identifier les inégalités environnementales, l’objectif des travaux de l’Institut est de développer un outil qui permette de représenter au plus proche du réel la complexité de l’exposition des populations aux contaminants ou nuisances présents dans l’environnement. Pour ce faire, il est indispensable de relier les « trois éléments » de l’exposition environnementale et de les intégrer à différentes échelles de représentation spatiale : les sources émettrices ; les milieux et voies d’exposition qui servent de vecteurs ; les groupes humains qui peuvent être exposés. La prise en compte de ces trois dimensions de l’exposition des populations aux polluants de l’environnement se concrétise au travers de la plateforme Plaine. Plaine, un outil d’aide à la décision L’étude des inégalités environnementales présente un défi méthodologique : elle s’appuie sur l’analyse de données qui n’ont pas été produites en vue d’être compatibles entre elles. Caractériser les inégalités environnementales nécessite : - de traiter des données issues de sources multiples, répondant à des objectifs différents, et parfois de qualité très variable, par exemple incomplètes ou peu représentatives ; - de traiter des données de nature très diverse : concentrations et comportement des polluants dans les milieux ; informations sanitaires ou médicales ; pratiques sociales et comportements des populations… De fait, la plateforme Plaine ne se contente pas de juxtaposer des données les unes aux autres : elle les « agrège ». Les méthodes d’agrégation statistiques visent à associer plusieurs données différentes, sur la base d’une méthode scientifique rigoureuse, pour former un seul indicateur qui intègre tous les paramètres des données initiales. La construction d’indicateurs « intégrés » a pour fonction de rendre comparables des informations ou des résultats entre eux. Grâce à cette logique d’agrégation, la plateforme Plaine ne fournit pas un simple état des lieux de la pollution de l’environnement, elle renseigne sur la (sur)exposition potentielle des populations, en donnant des informations détaillées sur le « cumul des expositions environnementales » auquel un groupe de personnes donné est soumis sur un territoire donné. Plaine est ainsi en mesure de fournir des clés aux pouvoirs publics pour interpréter les situations, sur un territoire, au regard des risques environnementaux pesant sur la santé des populations. Les informations que donne la cartographie produite par Plaine aident les autorités à prendre les décisions adéquates pour réduire les expositions et in fine les risques, avec la capacité de hiérarchiser les actions prioritaires en permettant d’identifier les modes d’action les plus efficaces et d’assurer leur suivi dans le temps. La plateforme Plaine est aussi utilisée dans le cadre de programmes de recherche et fait l’objet de nombreux partenariats. En quoi consiste la plateforme Plaine ? L’Ineris développe depuis longtemps des outils numériques et des méthodes innovants en vue d’approcher au mieux la réalité des transferts de contaminants dans les milieux (air, eau, sol) et des (sur)expositions potentielles à ces contaminants. La plateforme Plaine permet de coupler ces moyens existants à une approche spatiale de l’évaluation du risque et des impacts (quelle que soit l’échelle). L’innovation de la plateforme est ainsi de mettre en cohérence dans un système automatisé deux approches scientifiques, la modélisation géostatistique (spatialisation de données) et la caractérisation de phénomènes physiques, chimiques et biologiques liés à la pollution de l’environnement (évaluation des expositions). Pour cela, la plateforme s’appuie sur trois éléments : - des bases de données spatialisées (mesures sur le terrain, prédictions de modèle numérique…) - un modèle numérique développé par l’Institut capable de représenter de façon réaliste l’exposition « multi-sources » et « multi-milieux » (air, eau, sol), intégré dans une solution informatique du nom de Modul’ERS - des Systèmes d'information géographique (SIG), en mettant en place des partenariats avec les principaux opérateurs. Grâce au modèle d’exposition, la plateforme Plaine prend finement en compte toutes les sources de pollution mais aussi les transferts de polluants dans l’air, l’eau, le sol ainsi que les voies d’exposition qui en découlent, en fonction des habitudes des populations. L’intégration de l’exposome à la plateforme Plaine Depuis 2010, l’Ineris conduit des recherches dédiées à l'évaluation des inégalités environnementales, sur la base de ses développements méthodologiques en évaluation des risques sanitaires depuis vingt ans. Au plan national, l’Institut vient en appui technique des pouvoirs publics pour s’assurer de la pertinence et de la cohérence des méthodes d’évaluation réglementaire des risques sanitaires. De la même façon, l’Ineris apporte son expertise pour garantir l’harmonisation des méthodes de caractérisation des inégalités environnementales. Les développements méthodologiques se poursuivent dans plusieurs directions : - s’assurer de la représentativité et de la pertinence des données : l’hétérogénéité des données est à l’origine de nombreuses incertitudes sur le détail de la cartographie produite sur une zone donnée ; le travail sur la qualité et l’interopérabilité de la donnée est donc crucial. - maîtriser les échelles d’analyse spatiale : le changement d’échelle spatiale, de national à régional ou local, n’est pas une simple opération d’addition ; les données sources pertinentes ne seront par exemple pas toujours les mêmes d’une échelle à l’autre. Le choix de l’échelle implique ainsi une adaptation des indicateurs, des données et des modes de traitement. - améliorer les indicateurs environnementaux : de nouvelles méthodes d’agrégation des voies d’exposition permettent d’intégrer une dimension supplémentaire aux indicateurs. Il s’agit de rendre mieux compte de la réalité biologique des expositions environnementales suspectées d’avoir un lien avec la santé humaine : c’est le concept d’exposome. Les équipes de l’Institut travaillent notamment sur la mise en cohérence des méthodes d’évaluation de « l’exposition externe » à une concentration de contaminant mesurée dans l’environnement et des méthodes d’évaluation de « l’exposition interne » à une dose de contaminant assimilée par l’organisme. Enfin, l’Institut poursuit avec ses partenaires scientifiques d’une part le développement de méthodes d’évaluation de l’exposition globale des individus et d’autre part l’analyse des relations entre environnement et état de santé des populations. Ces travaux lui permettent de contribuer à une approche globale des inégalités sur le territoire. L’objectif de l’Ineris est de rendre compatible sa cartographie d’indicateurs environnementaux avec des cartographies d’indicateurs socio-économiques produites par ailleurs, notamment pour mettre en évidence la possible surexposition de populations socialement défavorisées à des facteurs de risques environnementaux.
La plateforme d’analyse des inégalités environnementales Plaine Dans le cadre des actions des deux premiers plans nationaux santé environnement (PNSE), l’Ineris contribue à la démarche de représentation géographique des risques sanitaires. La plateforme Plaine peut permettre aux pouvoirs publics d’identifier les inégalités environnementales et de hiérarchiser les actions à mener pour les réduire. Pour identifier les inégalités environnementales, l’objectif des travaux de l’Institut est de développer un outil qui permette de représenter au plus proche du réel la complexité de l’exposition des populations aux contaminants ou nuisances présents dans l’environnement. Pour ce faire, il est indispensable de relier les « trois éléments » de l’exposition environnementale et de les intégrer à différentes échelles de représentation spatiale : les sources émettrices ; les milieux et voies d’exposition qui servent de vecteurs ; les groupes humains qui peuvent être exposés. La prise en compte de ces trois dimensions de l’exposition des populations aux polluants de l’environnement se concrétise au travers de la plateforme Plaine. Plaine, un outil d’aide à la décision L’étude des inégalités environnementales présente un défi méthodologique : elle s’appuie sur l’analyse de données qui n’ont pas été produites en vue d’être compatibles entre elles. Caractériser les inégalités environnementales nécessite : - de traiter des données issues de sources multiples, répondant à des objectifs différents, et parfois de qualité très variable, par exemple incomplètes ou peu représentatives ; - de traiter des données de nature très diverse : concentrations et comportement des polluants dans les milieux ; informations sanitaires ou médicales ; pratiques sociales et comportements des populations… De fait, la plateforme Plaine ne se contente pas de juxtaposer des données les unes aux autres : elle les « agrège ». Les méthodes d’agrégation statistiques visent à associer plusieurs données différentes, sur la base d’une méthode scientifique rigoureuse, pour former un seul indicateur qui intègre tous les paramètres des données initiales. La construction d’indicateurs « intégrés » a pour fonction de rendre comparables des informations ou des résultats entre eux. Grâce à cette logique d’agrégation, la plateforme Plaine ne fournit pas un simple état des lieux de la pollution de l’environnement, elle renseigne sur la (sur)exposition potentielle des populations, en donnant des informations détaillées sur le « cumul des expositions environnementales » auquel un groupe de personnes donné est soumis sur un territoire donné. Plaine est ainsi en mesure de fournir des clés aux pouvoirs publics pour interpréter les situations, sur un territoire, au regard des risques environnementaux pesant sur la santé des populations. Les informations que donne la cartographie produite par Plaine aident les autorités à prendre les décisions adéquates pour réduire les expositions et in fine les risques, avec la capacité de hiérarchiser les actions prioritaires en permettant d’identifier les modes d’action les plus efficaces et d’assurer leur suivi dans le temps. La plateforme Plaine est aussi utilisée dans le cadre de programmes de recherche et fait l’objet de nombreux partenariats. En quoi consiste la plateforme Plaine ? L’Ineris développe depuis longtemps des outils numériques et des méthodes innovants en vue d’approcher au mieux la réalité des transferts de contaminants dans les milieux (air, eau, sol) et des (sur)expositions potentielles à ces contaminants. La plateforme Plaine permet de coupler ces moyens existants à une approche spatiale de l’évaluation du risque et des impacts (quelle que soit l’échelle). L’innovation de la plateforme est ainsi de mettre en cohérence dans un système automatisé deux approches scientifiques, la modélisation géostatistique (spatialisation de données) et la caractérisation de phénomènes physiques, chimiques et biologiques liés à la pollution de l’environnement (évaluation des expositions). Pour cela, la plateforme s’appuie sur trois éléments : - des bases de données spatialisées (mesures sur le terrain, prédictions de modèle numérique…) - un modèle numérique développé par l’Institut capable de représenter de façon réaliste l’exposition « multi-sources » et « multi-milieux » (air, eau, sol), intégré dans une solution informatique du nom de Modul’ERS - des Systèmes d'information géographique (SIG), en mettant en place des partenariats avec les principaux opérateurs. Grâce au modèle d’exposition, la plateforme Plaine prend finement en compte toutes les sources de pollution mais aussi les transferts de polluants dans l’air, l’eau, le sol ainsi que les voies d’exposition qui en découlent, en fonction des habitudes des populations. L’intégration de l’exposome à la plateforme Plaine Depuis 2010, l’Ineris conduit des recherches dédiées à l'évaluation des inégalités environnementales, sur la base de ses développements méthodologiques en évaluation des risques sanitaires depuis vingt ans. Au plan national, l’Institut vient en appui technique des pouvoirs publics pour s’assurer de la pertinence et de la cohérence des méthodes d’évaluation réglementaire des risques sanitaires. De la même façon, l’Ineris apporte son expertise pour garantir l’harmonisation des méthodes de caractérisation des inégalités environnementales. Les développements méthodologiques se poursuivent dans plusieurs directions : - s’assurer de la représentativité et de la pertinence des données : l’hétérogénéité des données est à l’origine de nombreuses incertitudes sur le détail de la cartographie produite sur une zone donnée ; le travail sur la qualité et l’interopérabilité de la donnée est donc crucial. - maîtriser les échelles d’analyse spatiale : le changement d’échelle spatiale, de national à régional ou local, n’est pas une simple opération d’addition ; les données sources pertinentes ne seront par exemple pas toujours les mêmes d’une échelle à l’autre. Le choix de l’échelle implique ainsi une adaptation des indicateurs, des données et des modes de traitement. - améliorer les indicateurs environnementaux : de nouvelles méthodes d’agrégation des voies d’exposition permettent d’intégrer une dimension supplémentaire aux indicateurs. Il s’agit de rendre mieux compte de la réalité biologique des expositions environnementales suspectées d’avoir un lien avec la santé humaine : c’est le concept d’exposome. Les équipes de l’Institut travaillent notamment sur la mise en cohérence des méthodes d’évaluation de « l’exposition externe » à une concentration de contaminant mesurée dans l’environnement et des méthodes d’évaluation de « l’exposition interne » à une dose de contaminant assimilée par l’organisme. Enfin, l’Institut poursuit avec ses partenaires scientifiques d’une part le développement de méthodes d’évaluation de l’exposition globale des individus et d’autre part l’analyse des relations entre environnement et état de santé des populations. Ces travaux lui permettent de contribuer à une approche globale des inégalités sur le territoire. L’objectif de l’Ineris est de rendre compatible sa cartographie d’indicateurs environnementaux avec des cartographies d’indicateurs socio-économiques produites par ailleurs, notamment pour mettre en évidence la possible surexposition de populations socialement défavorisées à des facteurs de risques environnementaux.