2000-2015 : ozone, une pollution toujours d’actualité Les épisodes estivaux d’ozone peuvent avoir des profils très différents d’une année sur l’autre, du fait de l’influence de la météorologie. L’analyse de la période 2000-2015 montre que, même si la France ne subit plus les mêmes pics de pollution qu’au début des années 2000, les niveaux « de fond » ne manifestent pas de tendance à la baisse dans la durée, et restent élevés. L’ozone est un polluant atmosphérique bien connu pour ses effets délétères sur la santé humaine et sur la végétation. En témoigne la canicule de 2003, qui a perduré pendant la première moitié du mois d’août et ses dramatiques conséquences sanitaires, largement imputables aux températures particulièrement élevées, mais aussi aux niveaux d’ozone, inédits par leur ampleur géographique et leur persistance. Moins de pics pendant les épisodes Malgré une météorologie favorable à la formation d’ozone, les analyses des épisodes estivaux montrent dans la durée que le territoire français ne subit plus les mêmes pointes de pollution qu’au début des années 2000. En 2016, 2018 et 2019 par exemple, si les niveaux de concentrations ont été localement élevés, dépassant dans plusieurs régions le seuil réglementaire d’information de 180 ug/m3 en moyenne horaire, la situation n’était nullement comparable à 2003, dans des conditions météorologiques similaires. Et les étés précédents peuvent être qualifiés de « calmes » en termes de pollution à l’ozone du fait d’une météorologie propice. Le nombre et l’intensité des pointes de pollution à l’ozone ont donc bien diminué, et il faut certainement y voir un signe de l’efficacité des plans de réduction des émissions d’oxydes d’azote et de composés organiques volatils mis en place par la France, ses régions et les pays voisins. Un niveau moyen qui reste élevé Mais le problème n’est pas pour autant résolu : l’analyse des observations réalisées sur 2000-2015 révèle une absence de tendance, à la hausse comme à la baisse, des niveaux de concentrations moyennes dans la durée. Cette persistance d’un niveau « de fond » élevé, conduit au constat d’un niveau encore préoccupant des indicateurs de concentration à visée sanitaire recommandés par les experts de la santé sur une grande partie de l’Europe. De plus, des études récentes tendent à montrer que les effets néfastes de l’ozone sur la santé se manifesteraient à des concentrations moins élevées que celles considérées jusqu’à présent. Le défi de la pollution transfrontière Les épisodes d'ozone de ces dernières années illustrent le rôle prépondérant de la pollution transfrontière dans la survenue des épisodes de pollution. Ce phénomène est un élément essentiel à prendre en compte pour améliorer la qualité de l’air, particulièrement vis-à-vis d’un polluant comme l’ozone. Même si l’ozone est issu d’un processus de chimie et de transport des polluants extrêmement complexe, la coordination à un niveau international des politiques de gestion peut engendrer une action efficace sur le facteur transfrontalier et in fine sur les concentrations d’ozone. L’épisode ozone de 2003, premier grand test du système PREV’AIR C’est en 2003 que le système PREV’AIR, système national de prévision de la qualité de l’air fut lancé par l’Ineris et le CNRS, à titre expérimental. Il permit de suivre l’évolution du panache d’ozone qui s’est développé sur une grande partie de l’Europe de l’Ouest durant cette période. Ce fut également l’occasion d’une publication (Vautard et al, 2005) analysant cet évènement exceptionnel et l’efficacité de mesures de gestion d’urgence. Ces mesures étaient basées sur la réduction des émissions de composés chimiques qui contribuent à la formation d’ozone : les oxydes d’azote et les composés organiques volatils (hydrocarbures). Selon la directive 2008/50/EC le seuil de 120 ug/m3 ne doit pas être dépassé pour le maximum de la moyenne journalière sur 8h plus de 25 fois par an. L’OMS recommande de prendre en compte un seuil de 100 ug/m3
2000-2015 : ozone, une pollution toujours d’actualité Les épisodes estivaux d’ozone peuvent avoir des profils très différents d’une année sur l’autre, du fait de l’influence de la météorologie. L’analyse de la période 2000-2015 montre que, même si la France ne subit plus les mêmes pics de pollution qu’au début des années 2000, les niveaux « de fond » ne manifestent pas de tendance à la baisse dans la durée, et restent élevés. L’ozone est un polluant atmosphérique bien connu pour ses effets délétères sur la santé humaine et sur la végétation. En témoigne la canicule de 2003, qui a perduré pendant la première moitié du mois d’août et ses dramatiques conséquences sanitaires, largement imputables aux températures particulièrement élevées, mais aussi aux niveaux d’ozone, inédits par leur ampleur géographique et leur persistance. Moins de pics pendant les épisodes Malgré une météorologie favorable à la formation d’ozone, les analyses des épisodes estivaux montrent dans la durée que le territoire français ne subit plus les mêmes pointes de pollution qu’au début des années 2000. En 2016, 2018 et 2019 par exemple, si les niveaux de concentrations ont été localement élevés, dépassant dans plusieurs régions le seuil réglementaire d’information de 180 ug/m3 en moyenne horaire, la situation n’était nullement comparable à 2003, dans des conditions météorologiques similaires. Et les étés précédents peuvent être qualifiés de « calmes » en termes de pollution à l’ozone du fait d’une météorologie propice. Le nombre et l’intensité des pointes de pollution à l’ozone ont donc bien diminué, et il faut certainement y voir un signe de l’efficacité des plans de réduction des émissions d’oxydes d’azote et de composés organiques volatils mis en place par la France, ses régions et les pays voisins. Un niveau moyen qui reste élevé Mais le problème n’est pas pour autant résolu : l’analyse des observations réalisées sur 2000-2015 révèle une absence de tendance, à la hausse comme à la baisse, des niveaux de concentrations moyennes dans la durée. Cette persistance d’un niveau « de fond » élevé, conduit au constat d’un niveau encore préoccupant des indicateurs de concentration à visée sanitaire recommandés par les experts de la santé sur une grande partie de l’Europe. De plus, des études récentes tendent à montrer que les effets néfastes de l’ozone sur la santé se manifesteraient à des concentrations moins élevées que celles considérées jusqu’à présent. Le défi de la pollution transfrontière Les épisodes d'ozone de ces dernières années illustrent le rôle prépondérant de la pollution transfrontière dans la survenue des épisodes de pollution. Ce phénomène est un élément essentiel à prendre en compte pour améliorer la qualité de l’air, particulièrement vis-à-vis d’un polluant comme l’ozone. Même si l’ozone est issu d’un processus de chimie et de transport des polluants extrêmement complexe, la coordination à un niveau international des politiques de gestion peut engendrer une action efficace sur le facteur transfrontalier et in fine sur les concentrations d’ozone. L’épisode ozone de 2003, premier grand test du système PREV’AIR C’est en 2003 que le système PREV’AIR, système national de prévision de la qualité de l’air fut lancé par l’Ineris et le CNRS, à titre expérimental. Il permit de suivre l’évolution du panache d’ozone qui s’est développé sur une grande partie de l’Europe de l’Ouest durant cette période. Ce fut également l’occasion d’une publication (Vautard et al, 2005) analysant cet évènement exceptionnel et l’efficacité de mesures de gestion d’urgence. Ces mesures étaient basées sur la réduction des émissions de composés chimiques qui contribuent à la formation d’ozone : les oxydes d’azote et les composés organiques volatils (hydrocarbures). Selon la directive 2008/50/EC le seuil de 120 ug/m3 ne doit pas être dépassé pour le maximum de la moyenne journalière sur 8h plus de 25 fois par an. L’OMS recommande de prendre en compte un seuil de 100 ug/m3