Production de biomasses enrichies en Zn par phyto-extraction pour l'éco-catalyse

La phytoextraction a pour objectif la maîtrise et la réduction des sources de pollution. Ce mode de gestion de terres polluées in situ évite leur excavation, transport et mise en décharge. Il peut contribuer à diversifier les gisements de biomasses, pour produire de l’énergie et des matières premières renouvelables comme le Zn. La possibilité de créer des écocatalyseurs utilisables dans les domaines de la chimie verte à partir de biomasse végétale très enrichie en Zn crée une nouvelle dynamique autour de la phytoextraction et permet d’envisager la viabilité économique de filières potentielles. Ces nouvelles perspectives justifient l’intérêt de compléter les connaissances sur des (hyper)accumulateurs de Zn tels qu’Arabidopsis halleri ou Salix viminalis dans l’optique de leur utilisation pour ces usages. Cette technique émergente souffre du manque de retour d’expérience à des échelles spatiales et temporelles pour légitimer les espèces végétales candidates et leurs performances et permettre la compréhension des processus et le suivi d’indicateurs de réussite. L’objectif d’EXTRA-Zn est d’acquérir, via des essais en champ, des connaissances sur les itinéraires techniques de deux espèces (hyper)accumulatrices de Zn et de Cd (Arabidopsis halleri et Salix viminalis) utilisées en co-culture, sur leurs interactions vis-à-vis de la mobilité du Zn et du Cd dans le sol et sur l’accumulation foliaire, sur les risques écologiques et les processus et fonctions du sol. Des essais avec inoculation par des champignons mycorhiziens et ajout de fertilisants sont réalisés pour optimiser les performances des deux espèces végétales. Le projet poursuit des essais probants réalisés sur ces 2 espèces afin d’exploiter l’efficacité d’écocatalyseurs pour une utilisation en chimie durable et les acquis théoriques pour préparer et étudier une nouvelle génération d’écocatalyseurs. La valorisation du bois de saule produit sur le site par combustion est envisagée sur la base des concentrations mesurées, d’une analyse de la règlementation existante et des possibilités techniques au niveau local. Enfin, l’arrivée d’une nouvelle pratique ou technique dans un territoire pouvant occasionner des problèmes d’acceptabilité de la part des habitants, une enquête sociologique est menée pour connaître les réactions des riverains du site face à cette expérience de phytomanagement.