Projet EVORA : Détermination des émissions de composés chimiques semi-volatiles organiques – Impact sur la modélisation de la qualité de l’air 6 juillet 2022 Les études scientifiques récentes montrent une difficulté des modèles de qualité de l’air à représenter les concentrations atmosphériques réelles d’aérosols organiques (AO) à partir des seules émissions de particules primaires et de la prise en compte des réactions chimiques de formation des aérosols organiques secondaires (AOS) issus de l’oxydation des composés organiques volatils (COV). Pour remédier à cela, il semble nécessaire de prendre en compte un plus large spectre de composés incluant toutes les classes de volatilité,depuis les composés gazeux vers les composés particulaires, en dépassant par les composés organiques semi-volatils (COSV), ou de volatilité intermédiaire (COVI), également précurseurs d’AOS. Porté par l’Ineris et impliquant l’Université Gustave Eiffel et le CITEPA*, le projet EVORA co-financé par le programme CORTEA de l’ADEME, avait pour objectifs majeurs (i) d’évaluer les facteurs d’émission des espèces organiques par classes de volatilité pour différents types de véhicules légers essence et diesel (de normes EURO 3 à EURO 5) et (ii) d’utiliser ces nouveaux résultats pour alimenter en données d’entrée des simulations réalisées avec le modèle de qualité de l’air CHIMERE (co-développé par le CNRS et l’Ineris), à l’échelle de l’Europe et de la France. Les émissions de 8 véhicules ont ainsi été estimées à partir d’essais menés sur banc à rouleaux. Les résultats obtenus ont permis de montrer que les émissions de COSV et COVI pouvaient constituer une partie substantielle des émissions de composés organiques présents en phase gazeuse. En effet, les COVI représenteraient 25 % et 33 % des émissions totales de composés organiques gazeux, respectivement pour les véhicules Diesel et essence. En évaluant les autres sources d’émissions de COVI à partir de données de la littérature, il a été estimé qu’au niveau national la source majoritaire d’émissions de COVI est le secteur des solvants (74 % des émissions nationales) suivi par le trafic routier (8 %) et le chauffage au bois (7 %). L’impact de ces émissions sur la qualité de l’air ambiant a ensuite pu être évalué par modélisation chimie-transport tridimensionelle avec le modèle CHIMERE. Les simulations ont montré qu‘au total, les émissions de COVI induisent la formation de particules secondaires à des concentrations annuelles moyennes comprises entre 0,3 et 1 µg/m3 sur une large partie de l’Europe et en particulier en zone urbaine. > Consulter le rapport final * Centre Interprofessionnel technique d’études sur la pollution atmosphérique
Projet EVORA : Détermination des émissions de composés chimiques semi-volatiles organiques – Impact sur la modélisation de la qualité de l’air 6 juillet 2022 Les études scientifiques récentes montrent une difficulté des modèles de qualité de l’air à représenter les concentrations atmosphériques réelles d’aérosols organiques (AO) à partir des seules émissions de particules primaires et de la prise en compte des réactions chimiques de formation des aérosols organiques secondaires (AOS) issus de l’oxydation des composés organiques volatils (COV). Pour remédier à cela, il semble nécessaire de prendre en compte un plus large spectre de composés incluant toutes les classes de volatilité,depuis les composés gazeux vers les composés particulaires, en dépassant par les composés organiques semi-volatils (COSV), ou de volatilité intermédiaire (COVI), également précurseurs d’AOS. Porté par l’Ineris et impliquant l’Université Gustave Eiffel et le CITEPA*, le projet EVORA co-financé par le programme CORTEA de l’ADEME, avait pour objectifs majeurs (i) d’évaluer les facteurs d’émission des espèces organiques par classes de volatilité pour différents types de véhicules légers essence et diesel (de normes EURO 3 à EURO 5) et (ii) d’utiliser ces nouveaux résultats pour alimenter en données d’entrée des simulations réalisées avec le modèle de qualité de l’air CHIMERE (co-développé par le CNRS et l’Ineris), à l’échelle de l’Europe et de la France. Les émissions de 8 véhicules ont ainsi été estimées à partir d’essais menés sur banc à rouleaux. Les résultats obtenus ont permis de montrer que les émissions de COSV et COVI pouvaient constituer une partie substantielle des émissions de composés organiques présents en phase gazeuse. En effet, les COVI représenteraient 25 % et 33 % des émissions totales de composés organiques gazeux, respectivement pour les véhicules Diesel et essence. En évaluant les autres sources d’émissions de COVI à partir de données de la littérature, il a été estimé qu’au niveau national la source majoritaire d’émissions de COVI est le secteur des solvants (74 % des émissions nationales) suivi par le trafic routier (8 %) et le chauffage au bois (7 %). L’impact de ces émissions sur la qualité de l’air ambiant a ensuite pu être évalué par modélisation chimie-transport tridimensionelle avec le modèle CHIMERE. Les simulations ont montré qu‘au total, les émissions de COVI induisent la formation de particules secondaires à des concentrations annuelles moyennes comprises entre 0,3 et 1 µg/m3 sur une large partie de l’Europe et en particulier en zone urbaine. > Consulter le rapport final * Centre Interprofessionnel technique d’études sur la pollution atmosphérique
Augustin Colette, spécialiste en modélisation atmosphérique à l’Ineris, nommé auteur pour les prochains travaux du Giec 11 décembre 2024