Impact de la pollution de l’air sur la mortalité : l’Ineris contribue à l’étude de Santé Publique France - Focus sur l’effet du confinement 14 avril 2021 Santé Publique France publie les résultats d’une étude de l’impact de la pollution de l’air ambiant sur la mortalité en France métropolitaine. Elle s’appuie sur l’analyse de la période de confinement du printemps 2020. Les réductions d’émissions, essentiellement liées au trafic routier, observées pendant cette période auraient conduit à éviter 2 300 décès imputables à l’exposition aux particules fines et 1200 décès dus à l’exposition au dioxyde d’azote. Ces chiffres sont à mettre en perspective avec l’évaluation de l’impact à long terme de la pollution atmosphérique, ré-évalué dans le cadre de cette étude pour la période 2016-2019, et qui attribue près de 40 000 décès prématurés chaque année aux particules fines et 7 000 au dioxyde d’azote. L’Ineris a contribué à ces travaux par la mise en œuvre de ses outils de modélisation de la qualité de l’air pour qualifier et cartographier l’exposition à la pollution atmosphérique. L’OCDE estime qu’à l’échelle mondiale, la pollution de l’air pourrait causer entre 6 et 9 millions de décès prématurés et coûter 1 % du PIB d’ici 2060. En Europe, cela représenterait aujourd'hui 400 000 décès par an. Le confinement de la population, décrété en mars 2020 en réponse à l’épidémie de Covid-19, a eu un effet notable sur la qualité de l’air. Les restrictions imposées ont réduit l’activité économique, et ont conduit à une forte diminution des émissions de polluants atmosphériques, provenant notamment du trafic routier et des industries, et donc potentiellement à une réduction de l’impact de la pollution atmosphérique sur la mortalité. Pour mieux connaitre cet effet, Santé Publique France a mené une évaluation quantitative d’impact sur la santé (EQIS) couvrant la première période de confinement au printemps 2020. Ce travail a pour objectif de contribuer à quantifier les impacts sanitaires, que l’on peut attendre de réductions drastiques des émissions liées aux activités humaines. Dans le cadre de cette étude, l’Ineris a évalué l’effet du confinement sur la pollution de l’air avec un focus principal sur deux polluants : le dioxyde d’azote (NO2, dont la source est principalement le trafic routier) et les particules fines (PM10 et PM2,5, dont les sources sont multiples). Du fait des fortes restrictions portant sur les déplacements urbains, des diminutions importantes et rapides des concentrations de NO2 ont été identifiées. La baisse a été plus modérée et progressive pour les particules (PM10 et PM2,5), puisque certaines sources d’émission n’ont pas ou peu été impactées par le confinement, telles que le chauffage (les premiers jours de confinement ayant été froids), ou les épandages agricoles printaniers. Comment ont été modélisés les indicateurs de pollution ? Les concentrations des polluants dans l’air ont été évalués à l’aide du modèle de qualité de l’air CHIMERE, co-développé par l’Institut et le CNRS et utilisé notamment pour les prévisions quotidiennes de qualité de l’air (www.prevair.org). En tenant compte à la fois du rôle des facteurs météorologiques et des émissions de polluants liées aux activités économiques, ce type de modèle permet de cartographier la qualité de l’air sur l’ensemble d’un territoire. L’estimation de l’effet du confinement sur les émissions de polluants provenait du Service Européen Copernicus de Surveillance de l’Atmosphère, raffiné sur la France par le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa). Résultats Impact à court terme En moyenne, pour la période du confinement strict (16 mars au 11 mai 2020), la réduction des concentrations entre le niveau estimé en PM10 et sa référence sans confinement a pu atteindre près de 9 µg/m3, localement. Pour le NO2, cette différence était plus forte avec des écarts jusqu’à 30μg/m3 pour certaines communes. Pour ces deux polluants, la diminution est d’autant plus importante que le territoire est urbanisé. La période de déconfinement progressif (11 mai au 22 juin 2020) a été caractérisée par une baisse des concentrations en polluants, moins importante que durant le confinement strict, avec un différentiel d’exposition rurale / urbaine toujours plus marqué pour le NO2 que pour les PM10. Impact à plus long terme En moyenne pour la période allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020, la réduction des niveaux moyens annuels en PM2,5 en France métropolitaine atteint presque 1 μg/m3. Pour le NO2, la baisse sur la moyenne annuelle était au plus de 7,0 μg/m3. Impact sur la mortalité Les bénéfices des réductions de la pollution de l’air ambiant, observées durant le premier confinement au printemps 2020, peuvent être estimés à environ 2 300 décès évités en lien avec une diminution de l’exposition de la population française aux particules, et à environ 1 200 décès évités en lien avec une diminution de l’exposition au dioxyde d’azote (NO2). Chiffres clés 40 000 décès ATTRIBUABLES À UNE EXPOSITION DE LA POPULATION AUX PM2,5 CHAQUE ANNÉE Près de 8 mois D’ESPÉRANCE DE VIE PERDUS EN MOYENNE EN RAISON D’UNE EXPOSITION AUX PM2,5 POUR LES PERSONNES ÂGÉES DE 30 ANS ET PLUS 7 % DE LA MORTALITÉ TOTALE ANNUELLE ATTRIBUABLE À UNE EXPOSITION AUX PM2,5 POUR LES PERSONNES ÂGÉES DE 30 ANS ET PLUS (source : Infographie Santé Publique France )
Impact de la pollution de l’air sur la mortalité : l’Ineris contribue à l’étude de Santé Publique France - Focus sur l’effet du confinement 14 avril 2021 Santé Publique France publie les résultats d’une étude de l’impact de la pollution de l’air ambiant sur la mortalité en France métropolitaine. Elle s’appuie sur l’analyse de la période de confinement du printemps 2020. Les réductions d’émissions, essentiellement liées au trafic routier, observées pendant cette période auraient conduit à éviter 2 300 décès imputables à l’exposition aux particules fines et 1200 décès dus à l’exposition au dioxyde d’azote. Ces chiffres sont à mettre en perspective avec l’évaluation de l’impact à long terme de la pollution atmosphérique, ré-évalué dans le cadre de cette étude pour la période 2016-2019, et qui attribue près de 40 000 décès prématurés chaque année aux particules fines et 7 000 au dioxyde d’azote. L’Ineris a contribué à ces travaux par la mise en œuvre de ses outils de modélisation de la qualité de l’air pour qualifier et cartographier l’exposition à la pollution atmosphérique. L’OCDE estime qu’à l’échelle mondiale, la pollution de l’air pourrait causer entre 6 et 9 millions de décès prématurés et coûter 1 % du PIB d’ici 2060. En Europe, cela représenterait aujourd'hui 400 000 décès par an. Le confinement de la population, décrété en mars 2020 en réponse à l’épidémie de Covid-19, a eu un effet notable sur la qualité de l’air. Les restrictions imposées ont réduit l’activité économique, et ont conduit à une forte diminution des émissions de polluants atmosphériques, provenant notamment du trafic routier et des industries, et donc potentiellement à une réduction de l’impact de la pollution atmosphérique sur la mortalité. Pour mieux connaitre cet effet, Santé Publique France a mené une évaluation quantitative d’impact sur la santé (EQIS) couvrant la première période de confinement au printemps 2020. Ce travail a pour objectif de contribuer à quantifier les impacts sanitaires, que l’on peut attendre de réductions drastiques des émissions liées aux activités humaines. Dans le cadre de cette étude, l’Ineris a évalué l’effet du confinement sur la pollution de l’air avec un focus principal sur deux polluants : le dioxyde d’azote (NO2, dont la source est principalement le trafic routier) et les particules fines (PM10 et PM2,5, dont les sources sont multiples). Du fait des fortes restrictions portant sur les déplacements urbains, des diminutions importantes et rapides des concentrations de NO2 ont été identifiées. La baisse a été plus modérée et progressive pour les particules (PM10 et PM2,5), puisque certaines sources d’émission n’ont pas ou peu été impactées par le confinement, telles que le chauffage (les premiers jours de confinement ayant été froids), ou les épandages agricoles printaniers. Comment ont été modélisés les indicateurs de pollution ? Les concentrations des polluants dans l’air ont été évalués à l’aide du modèle de qualité de l’air CHIMERE, co-développé par l’Institut et le CNRS et utilisé notamment pour les prévisions quotidiennes de qualité de l’air (www.prevair.org). En tenant compte à la fois du rôle des facteurs météorologiques et des émissions de polluants liées aux activités économiques, ce type de modèle permet de cartographier la qualité de l’air sur l’ensemble d’un territoire. L’estimation de l’effet du confinement sur les émissions de polluants provenait du Service Européen Copernicus de Surveillance de l’Atmosphère, raffiné sur la France par le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa). Résultats Impact à court terme En moyenne, pour la période du confinement strict (16 mars au 11 mai 2020), la réduction des concentrations entre le niveau estimé en PM10 et sa référence sans confinement a pu atteindre près de 9 µg/m3, localement. Pour le NO2, cette différence était plus forte avec des écarts jusqu’à 30μg/m3 pour certaines communes. Pour ces deux polluants, la diminution est d’autant plus importante que le territoire est urbanisé. La période de déconfinement progressif (11 mai au 22 juin 2020) a été caractérisée par une baisse des concentrations en polluants, moins importante que durant le confinement strict, avec un différentiel d’exposition rurale / urbaine toujours plus marqué pour le NO2 que pour les PM10. Impact à plus long terme En moyenne pour la période allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020, la réduction des niveaux moyens annuels en PM2,5 en France métropolitaine atteint presque 1 μg/m3. Pour le NO2, la baisse sur la moyenne annuelle était au plus de 7,0 μg/m3. Impact sur la mortalité Les bénéfices des réductions de la pollution de l’air ambiant, observées durant le premier confinement au printemps 2020, peuvent être estimés à environ 2 300 décès évités en lien avec une diminution de l’exposition de la population française aux particules, et à environ 1 200 décès évités en lien avec une diminution de l’exposition au dioxyde d’azote (NO2). Chiffres clés 40 000 décès ATTRIBUABLES À UNE EXPOSITION DE LA POPULATION AUX PM2,5 CHAQUE ANNÉE Près de 8 mois D’ESPÉRANCE DE VIE PERDUS EN MOYENNE EN RAISON D’UNE EXPOSITION AUX PM2,5 POUR LES PERSONNES ÂGÉES DE 30 ANS ET PLUS 7 % DE LA MORTALITÉ TOTALE ANNUELLE ATTRIBUABLE À UNE EXPOSITION AUX PM2,5 POUR LES PERSONNES ÂGÉES DE 30 ANS ET PLUS (source : Infographie Santé Publique France )