Co-bénéfices de l'atténuation du changement climatique pour la qualité de l'air

Qualité de l’air et changement climatique sont fortement liés, autant au niveau des stratégies d’atténuation qu’au plan de l’adaptation. Selon le sixième rapport du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'évolution du Climat (GIEC), les stratégies visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre apporteraient de nombreux co-bénéfices, en particulier pour la qualité de l’air et la santé. En effet, nombre de mesures de décarbonation conçues prioritairement pour atténuer le changement climatique (efficacité énergétique, changements structurels, ou autres dispositifs technologiques) permettent par ailleurs de réduire les émissions de polluants atmosphériques Une méthodologie innovante de modélisation intégrée a été développée pour objectiver ces co-bénéfices. Elle consiste en l’imbrication de modèles de prospective énergétique, d’inventaire d’émission de polluants, et d’impact sur la qualité de l’air et dommages sanitaires et économiques afférents.
Les scénarios développés dans le projet confirment que la réduction des dommages sanitaires imputables à la pollution de l’air est du même ordre de grandeur que les coûts économiques de la décarbonation.
La Stratégie Nationale Bas Carbone 3 publiée en 2024, permettrait à l’horizon 2050 de réduire les concentrations de dioxyde d’azote et de particules PM2.5 de 71% et 45% respectivement par rapport à 2018. On aurait alors une réduction de 30% de la mortalité anticipée imputable aux particules fines avec plus d’un tiers de la population pour laquelle l’exposition aux PM2.5 passerait en dessous du seuil l’Organisation Mondiale de la Santé de 5µg/m3.
Les co-bénéfices des stratégies de décarbonation en termes d’amélioration de la qualité de l’air sont donc très substantiels, que ce soit en termes environnementaux, sanitaires, ou économiques. Et qui plus est, ces co-bénéfices seront constatés à plus court-terme que le bénéfice principal attendu pour
l’atténuation du changement climatique.