Synthèse sur les enjeux et impacts de la relance de l’activité minière en France


Description

Ce rapport présente un état des connaissances et une première analyse des risques associés à l’extraction raisonnée des matières stratégiques, dans l’hypothèse d’une relance de l’activité minière en France. Outre les matières premières conventionnelles (charbons, hydrocarbures, métaux), les activités humaines modernes utilisent en effet une soixantaine de nouvelles matières, qualifiées de stratégiques : parmi elles, on trouve les terres rares et les platinoïdes mais aussi le graphite, la fluorine ou le magnésium. Dans deux communications datant de 2008 et de 2011, la Commission européenne a estimé qu’il était essentiel pour la compétitivité de l’UE de favoriser leur approvisionnement durable à partir de sources européennes. C’est dans ce contexte que la France a récemment attribué des permis de prospection minière visant à rechercher des métaux traditionnels (cuivre, zinc, plomb), précieux (argent, or) ou rares (antimoine, tungstène, niobium, tantale, molybdène, lithium, indium, germanium).

En France, l’inventaire terrestre (on shore) des ressources minières a été relancé en 2010. Il est toujours en cours mais on note l’existence de gisements qui, en cas d’augmentation du prix des matières premières, pourraient atteindre le seuil de rentabilité. Concernant les ressources en mer (off shore), la France dispose du second domaine maritime du monde mais ses richesses potentielles ont à peine été explorées : la priorité est donc de réaliser leur inventaire. Compte tenu de la profondeur de certains gisements et de la méconnaissance sur la sensibilité et la résilience des écosystèmes très particuliers qu’ils abritent, le temps de développement de ce type d’exploitation se comptera toutefois en décennies.

En ce qui concerne la première ébauche d’analyse de risques présentée dans ce rapport, les principaux risques considérés sont les suivants : 
• en phase d’exploration, les sondages de reconnaissance profonds nécessiteront des infrastructures plus lourdes ; en mer, c’est la forte sensibilité ou la faible résilience des écosystèmes profonds qui constituera un élément important ; 
• la phase de conception ne génère pas d’impact mais elle est primordiale car elle définit la méthode d’exploitation, conçoit les unités de traitement du minerai et d’élimination des déchets, et programme le suivi et la réhabilitation/réutilisation finale du site ; 
• en phase d’exploitation, l’activité d’extraction du minerai est la plus impactante (perturbations du cycle hydrologique, contamination due à certains produits comme les explosifs ou les carburants, remobilisation d’éléments trace naturellement présents dans l’encaissant…) ; elle génère également des impacts socio-économiques liés au fonctionnement des installations de surface (transport de matériel et de matières solides et fluides) ; vient ensuite l’activité de traitement du minerai et de gestion des déchets induits, liquides (eaux de process, drainage des bassins de décantation) et solides (terrils, verses, schlamms…), dont une partie subsistera après l’abandon ; 
• en phase d’abandon, il s’agit d’établir la surveillance du site et sa réhabilitation. Il va de soi que les mines du futur devront tenir compte de tous ces risques et être exemplaires sur le plan socio-environnemental : c’est la notion de « Mine Responsable », ou Green Mining des anglo-saxons.