Ruptures de barrages de résidus miniers : retour d’expérience et évaluation du phénomène


Description

Il existe à travers le monde plus de vingt mille barrages de résidus miniers, ouvrages retenant des résidus issus de la valorisation, du traitement et du lavage du minerai. La rupture de ces ouvrages est l’un des phénomènes de mouvement de terrain les plus destructeurs, tant sur le plan du nombre de victimes que sur celui de l’impact environnemental généré. On dénombre depuis le début du vingtième siècle plus de cent trente cas de rupture, générant plus de 2800 victimes et/ou des pollutions importantes voire majeures.
Des progrès ont été accomplis pour maîtriser ce risque, notamment au regard des retours d’expériences d’accidents historiques. Il n’en demeure pas moins que bon nombre de ces ouvrages ne présentent pas des garanties de sécurité suffisantes, lorsque des événements exceptionnels ou anormaux, ou encore des défaillances structurelles ou anthropiques, surviennent.
La maîtrise du risque pourrait toutefois être assurée lorsque la mine est en activité et gérée par un exploitant. En revanche, lorsque la mine est fermée puis abandonnée, restituée au milieu naturel, ces ouvrages subsistent et sont de nature à pouvoir être affectés par des ruptures, la plus destructive d’entre elles engendrant, selon certaines conditions, un phénomène de coulée pouvant impacter l’aval de l’ouvrage.
Le présent rapport s’inscrit dans l’évaluation de l’aléa de mouvement de terrain que peuvent générer ces barrages. Il s’agit de proposer des grands principes et des outils d’évaluation du phénomène de type « coulée », lié à leur rupture. Il présente un retour d’expérience de l’accidentologie recensée, ainsi qu’un volet bibliographique des modèles de rupture et de propagation relatifs à ce sujet. Un certain nombre de facteurs permettant d’évaluer le phénomène, en termes de prédisposition et d’intensité, sont proposés, l’objectif étant que ce document puisse accompagner le travail d’évaluation sur un site spécifique.