Réévaluation des facteurs d'émission des particules totales (solide et condensable) du chauffage domestique au bois


Description

Les méthodologies d’inventaires qualifiant et quantifiant les émissions de polluants atmosphériques émis par les  appareils de chauffage résidentiel au bois, reposent sur des estimations de facteurs d’émissions (FE) par polluant, dont les particules. Les FE sont différenciés en fonction du type d’appareils et catégories d’appareils, et selon le type de combustible, voire les conditions de combustion . Or, les FE actuels sont élaborés à partir de choix méthodologiques et d’hypothèses qui peuvent être différents d’un pays à l’autre induisant un impact sur les émissions rapportées dans l’inventaire.
Ces différences portent sur :

  • la manière de classer les types d’appareils selon leur performances énergétiques et en termes d’émissions (tels que les appareils conventionnels, anciens, récents, performants). Ces différentes notions peuvent manquer de définitions précises ;
  • la procédure de test des appareils (phases de combustion testées, types d’allure de combustion nominale ou réduite, qualité du combustible) ;
  • la méthode de prélèvement du polluant (avec ou sans condensables pour les émissions de particules) utilisées pour la détermination des facteurs d’émissions.

L’Ineris, dans le cadre de ses missions d’appui au Bureau de la Qualité de l’Air (BQA) du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, a rédigé, en collaboration avec le Citepa, une note ayant pour objectif de présenter le détail du calcul des émissions de particules émises par le chauffage au bois rapportées par la France dans les instances réglementaires (Protocole de Goteborg de la Convention onusienne sur le transport des polluants à longue distance et Directive européenne sur les plafond nationaux d’émission 2016/2284/EU) , et de proposer une évolution de la méthodologie qui reposerait sur des FE incluant les fractions solide et condensable des aérosols émis par la combustion domestique du bois (seule la fraction solide est rapportée par de nombreux pays).
Un travail approfondi sur l’état des connaissances en matière d’émissions de particules incluant les condensables issues des équipements domestiques de chauffage au bois a ainsi permis de proposer une nouvelle classification des appareils et des niveaux d’émission associés, pouvant être intégrée dans l’inventaire national des émissions géré par le Citepa.
Cette proposition est basée sur les FE de particules incluant les condensables, déterminés par l’Ineris ces quinze dernières années, en conditions proches des usages réels et sur différentes générations d’appareils utilisés en France.
L’impact de cette mise à jour méthodologique a été évalué par le Citepa et il en ressort que cela amènerait à augmenter la part des émissions en PM2,5 associées au  bois domestique par rapport au total national (de 42 % à 61 % pour l’année 2020), mais sans remise en cause de l’atteinte des objectifs du PREPA (Plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques) pour les PM2,5 en 2020 par rapport à 2005.