Feux de forêts en Gironde : les mesures des concentrations et de la composition chimique des particules confirment le parcours du panache sur le territoire 21 juillet 2022 Les feux de forêts qui sévissent actuellement en Gironde émettent des quantités importantes de particules fines vers l’atmosphère. Dans l’après-midi du 19 juillet, les données de PM10, centralisées en temps réel dans la base de données nationale Geod’air, sont montées à des niveaux de moyenne horaire dépassant parfois plusieurs centaines de µg/m3. Explications. Dès le 19 juillet, les prévisions du Service Copernicus de Surveillance de la Qualité de l’Air prévoyaient que le panache balaierait rapidement le territoire national vers le nord et l’est. Cela s’est effectivement confirmé avec les données de mesures des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) des PM10 et PM2.5 ; et plus finement, avec les données de l'observatoire national de la composition chimique et des sources de particules fines en milieu urbain (programme CARA), piloté par l’Ineris, en tant que membre du Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air (LCSQA). En effet, dans l’après-midi du 19 Juillet, les données de PM10 centralisées en temps réel depuis les stations de mesure opérées par les AASQA vers la base de données nationale Geod’air ont atteint des niveaux de moyenne horaire dépassant parfois plusieurs centaines de µg/m3. Des pics de cette ampleur ne sont pas inédits, mais c’est la première fois qu’ils affectent en une seule journée une si grande partie du territoire. La base de données Geod’air a ainsi pu enregistrer 49 valeurs horaires au-dessus de 150 µg/m3 dans la journée du 19 juillet. Mais il faut noter que ces extrêmes sont demeurés relativement sporadiques. Si l'on s’intéresse aux valeurs journalières, on ne retient que 4 stations situées en Nouvelle-Aquitaine où la moyenne journalière a été supérieure à 70 µg/m3*. Le programme CARA, réseau opérationnel d’observation en temps réel de la composition chimique des particules unique en Europe Sur la base des travaux de recherche menés par l’Ineris en collaboration avec le LSCE, le programme CARA dispose aujourd’hui, en complément de préleveurs sur filtres conventionnels, d’analyseurs automatiques installés en site de fond urbain (en particulier l’Aethalomètre multi-longueur d’onde (AE33) et l’Aerosol Chemical Speciation Monitor (ACSM)). Ces analyseurs sont principalement opérés par les AASQA sur les sites multi-instrumentés du dispositif national. Ces mesures automatiques permettent notamment de documenter la nature des épisodes de pollution de grande ampleur en temps quasi-réel. En effet, l’AE33 permet la surveillance du carbone suie ou black carbon (BC) en tant qu’indicateur des émissions primaires de combustion (dont la combustion de biomasse (chauffage au bois, brûlage des résidus agricoles, feux de forêt et de végétation)) et l’ACSM permet la quantification, au sein des PM1, du nitrate, du sulfate, de l’ammonium et de la matière organique (dont la combustion de biomasse est également émettrice). Par ailleurs, de premiers éléments sur la composition chimiques ont pu être obtenus. Les graphiques ci-dessous montrent des pics de concentrations de carbone suie ou black carbon (BC) entre le 19 juillet et le 20 juillet, synchronisés avec le passage prévu du panache avec des teneurs pouvant aller jusqu’à 6-7 µg/m3 (en 2020, les moyennes annuelles de BC étaient comprises entre 0,5 et 2 µg/m3 pour des sites de fond urbain) : Figure 1 : Evolution temporelle des concentrations moyennes horaires en PM10, PM2.5 (axe des ordonnées à gauche) et BC (axe des ordonnées à droite) pour différentes stations du programme CARA (sources de données : Geod’air) Les données d’ACSM (Aerosol Chemical Speciation Monitor) disponibles permettent également de voir la part importante de matière organique dans les concentrations de particules observées, comme par exemple ci-dessous les données de la station d’observation du SIRTA, située en Ile de France. Figure 2 : Concentrations des principales espèces chimiques des particules fines (PM2.5) mesurées au SIRTA entre le 18 et le 20 juillet 2022 * Pour les PM10, le seuil d’alerte est fixé à 80 µg/m3 en moyenne journalière et le seuil d’information et de recommandation est fixé à 50 µg/m3 en moyenne journalière.
Feux de forêts en Gironde : les mesures des concentrations et de la composition chimique des particules confirment le parcours du panache sur le territoire 21 juillet 2022 Les feux de forêts qui sévissent actuellement en Gironde émettent des quantités importantes de particules fines vers l’atmosphère. Dans l’après-midi du 19 juillet, les données de PM10, centralisées en temps réel dans la base de données nationale Geod’air, sont montées à des niveaux de moyenne horaire dépassant parfois plusieurs centaines de µg/m3. Explications. Dès le 19 juillet, les prévisions du Service Copernicus de Surveillance de la Qualité de l’Air prévoyaient que le panache balaierait rapidement le territoire national vers le nord et l’est. Cela s’est effectivement confirmé avec les données de mesures des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) des PM10 et PM2.5 ; et plus finement, avec les données de l'observatoire national de la composition chimique et des sources de particules fines en milieu urbain (programme CARA), piloté par l’Ineris, en tant que membre du Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air (LCSQA). En effet, dans l’après-midi du 19 Juillet, les données de PM10 centralisées en temps réel depuis les stations de mesure opérées par les AASQA vers la base de données nationale Geod’air ont atteint des niveaux de moyenne horaire dépassant parfois plusieurs centaines de µg/m3. Des pics de cette ampleur ne sont pas inédits, mais c’est la première fois qu’ils affectent en une seule journée une si grande partie du territoire. La base de données Geod’air a ainsi pu enregistrer 49 valeurs horaires au-dessus de 150 µg/m3 dans la journée du 19 juillet. Mais il faut noter que ces extrêmes sont demeurés relativement sporadiques. Si l'on s’intéresse aux valeurs journalières, on ne retient que 4 stations situées en Nouvelle-Aquitaine où la moyenne journalière a été supérieure à 70 µg/m3*. Le programme CARA, réseau opérationnel d’observation en temps réel de la composition chimique des particules unique en Europe Sur la base des travaux de recherche menés par l’Ineris en collaboration avec le LSCE, le programme CARA dispose aujourd’hui, en complément de préleveurs sur filtres conventionnels, d’analyseurs automatiques installés en site de fond urbain (en particulier l’Aethalomètre multi-longueur d’onde (AE33) et l’Aerosol Chemical Speciation Monitor (ACSM)). Ces analyseurs sont principalement opérés par les AASQA sur les sites multi-instrumentés du dispositif national. Ces mesures automatiques permettent notamment de documenter la nature des épisodes de pollution de grande ampleur en temps quasi-réel. En effet, l’AE33 permet la surveillance du carbone suie ou black carbon (BC) en tant qu’indicateur des émissions primaires de combustion (dont la combustion de biomasse (chauffage au bois, brûlage des résidus agricoles, feux de forêt et de végétation)) et l’ACSM permet la quantification, au sein des PM1, du nitrate, du sulfate, de l’ammonium et de la matière organique (dont la combustion de biomasse est également émettrice). Par ailleurs, de premiers éléments sur la composition chimiques ont pu être obtenus. Les graphiques ci-dessous montrent des pics de concentrations de carbone suie ou black carbon (BC) entre le 19 juillet et le 20 juillet, synchronisés avec le passage prévu du panache avec des teneurs pouvant aller jusqu’à 6-7 µg/m3 (en 2020, les moyennes annuelles de BC étaient comprises entre 0,5 et 2 µg/m3 pour des sites de fond urbain) : Figure 1 : Evolution temporelle des concentrations moyennes horaires en PM10, PM2.5 (axe des ordonnées à gauche) et BC (axe des ordonnées à droite) pour différentes stations du programme CARA (sources de données : Geod’air) Les données d’ACSM (Aerosol Chemical Speciation Monitor) disponibles permettent également de voir la part importante de matière organique dans les concentrations de particules observées, comme par exemple ci-dessous les données de la station d’observation du SIRTA, située en Ile de France. Figure 2 : Concentrations des principales espèces chimiques des particules fines (PM2.5) mesurées au SIRTA entre le 18 et le 20 juillet 2022 * Pour les PM10, le seuil d’alerte est fixé à 80 µg/m3 en moyenne journalière et le seuil d’information et de recommandation est fixé à 50 µg/m3 en moyenne journalière.
Augustin Colette, spécialiste en modélisation atmosphérique à l’Ineris, nommé auteur pour les prochains travaux du Giec 11 décembre 2024