Feux de forêts de l’été 2022 : retour sur l’impact sur la qualité de l’air

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Les feux de forêts émettent des quantités importantes de particules fines vers l’atmosphère et les panaches qui en résultent peuvent être transportés sur de grandes distances. En recourant à la modélisation numérique, l’Ineris a reproduit la dispersion et le transport des particules émises par les feux de forêts majeurs qui ont sévi en France lors de l’été 2022.

Les panaches de fumée des feux de forêts sont constitués d’un ensemble d’espèces chimiques qui peuvent altérer la qualité de l’air. On y trouve des quantités importantes de particules fines, notamment de la matière organique et du carbone suie. Mais les feux émettent aussi des espèces gazeuses, telles que le monoxyde de carbone ou des composés organiques volatils.
Les quantités importantes de polluants émis lors des feux massifs de l’été 2022 ont eu un effet notable sur la qualité de l’air, à des distances atteignant parfois plusieurs centaines de kilomètres.
En recourant à la modélisation numérique, il est possible de reproduire le transport et la dispersion de ces panaches. La détection des foyers intenses repose sur des observations satellite réalisées et traitées  en temps quasi-réel pour estimer les émissions après recoupement avec la typologie et la nature des surfaces brulées. Ces informations sont ensuite intégrées dans un modèle de chimie-transport qui reproduit la dynamique du panache et les transformations chimiques qui peuvent s’opérer en prenant en compte l’évolution de nombreux paramètres météorologiques, dont le vent et la température. La quantification précise des polluants émis demeure très incertaine, et les concentrations de particules modélisées à la surface doivent être mises en perspective avec les observations de terrain. Mais la morphologie des panaches et leur évolution temporelle ont été bien corroborées par les observations satellites.
L’animation proposée pour la période de mi-juillet à mi-août 2022 illustre la dispersion des particules liées aux feux de forêts majeurs qui ont sévi en France. On y voit bien sûr la contribution des feux de Gironde (Landiras et La Teste-de-Buch), mais aussi de ceux des Monts d’Arrée, de l’Hérault etc…

Contexte

Les simulations numériques sont issues du modèle CHIMERE, co-développé par l’Ineris et le CNRS et mis en œuvre pour la plateforme nationale de prévision de la qualité de l’air Prev’air, opérée par l’Ineris pour le compte du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, en partenariat avec Météo-France, le CNRS (LMD/IPSL) et le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air.
Les calculs de dispersion des panaches de feux sont issus des prévisions pour le jour même effectuées au cours de l’été. Etant donné le caractère exceptionnel de ces feux, il n’y a pas de correction des simulations par fusion ou assimilation de données de terrain, contrairement aux produits Prev’air habituels. Les informations relatives aux émissions de feux de forêts proviennent du Service Copernicus de Surveillance de l’Atmosphère (CAMS), qui fournit une panoplie d’informations relatives à la qualité de l’air. Des prévisions quotidiennes sont opérées sur l’Europe par un service coordonné conjointement par Météo-France et l’Ineris. L’Ineris coordonne par ailleurs le Service CAMS consacré à l’aide à la décision, qui propose un appui pour l’interprétation des épisodes et des tendances en matière de qualité de l’air.