La filière Gaz de schiste aux États-Unis d’Amérique - Compte rendu de la mission réalisée de décembre 2013 à février 2014 à l’U.S. Geological Survey à Menlo Park (Californie)


Description

De décembre 2013 à février 2014, un ingénieur de l’Ineris a effectué un séjour scientifique et technique de 3 mois aux États-Unis d’Amérique sur le sujet des hydrocarbures de roche-mère. Il a été accueilli dans les locaux de l’U.S. Geological Survey (USGS) à Menlo Park, en Californie.
L’objectif de la visite était de rencontrer les différents acteurs de la filière Gaz de schiste dans ce pays, pour faire le point sur les techniques d’exploitation des hydrocarbures de roche mère et sur les impacts environnementaux. Les échanges et les rencontres ont permis d’identifier des publications clefs et de faire le point sur les techniques d’exploitation des gaz de schiste ainsi que sur la gestion des risques environnementaux.
Il est ainsi apparu que la fracturation à l’eau est l'opération de fracturation la plus couramment réalisée aux États-Unis d’Amérique pour l’exploitation des gisements d’hydrocarbures de schiste.
La production des hydrocarbures de schiste s’accompagne d’une production d’eau plus ou moins importante selon le gisement. Les eaux produites sont constituées du mélange entre l’eau utilisée pour la fracturation et l’eau de la formation. Les solutions de gestion actuelles des eaux de production aux États-Unis d’Amérique incluent l'injection dans des formations profondes, le rejet dans l’environnement après traitement, ou encore la réutilisation pour d’autres opérations de fracturation hydraulique. Même si l’opérateur choisit de réutiliser les eaux de production pour ses futures opérations de fracturation, un apport en eau douce reste nécessaire.
À ce jour, une quinzaine d’états impose aux opérateurs de « dévoiler » la liste des produits chimiques qu'ils utilisent lors des opérations de fracturation hydraulique. Certains opérateurs ont mis en place des programmes pour remplacer les produits chimiques qui sont les plus dangereux pour l’homme et l’environnement.
La caractérisation géologique, la conception du puits et l’identification des anciens puits abandonnés autour du site de fracturation font partie des points essentiels pour prévenir tout risque d’impact des opérations de fracturation sur la ressource en eau souterraine. En cas d’incident, le retour d’expérience établi lors de cette mission montre qu’il est difficile de parvenir à une conclusion consensuelle entre les différents intervenants, notamment en l’absence d’état zéro détaillé et fiable. Il convient de plus de souligner que le contexte manque de transparence en ce qui concerne les impacts potentiels des opérations de fracturation sur la ressource en eau souterraine, car différentes raisons réglementaires et juridiques rendent difficiles l’accès public aux données de surveillance environnementale.