Expositions au Chrome hexavalent – synthèse des données disponibles : sources, émissions, exposition et toxicité pour l’homme


Description

Le chrome est un élément présent naturellement dans l’environnement, largement distribué dans la croûte terrestre. Les formes les plus communes du chrome sont le chrome élémentaire (métallique) et ses composés trivalents (Cr III) et hexavalents (Cr VI).
Le Cr VI est la plupart du temps introduit dans l'environnement par les activités anthropiques telles que la combustion de carburants fossiles ou des activités industrielles via les rejets atmosphériques et/ou aqueux de l’industrie métallurgique et sidérurgique, de l’industrie chimique et des industries utilisant directement le chrome ou ses composés (majoritairement le trioxyde de chrome, CrO3 et le dichromate de sodium, Na2Cr2O7) dans leurs process tels que le traitement de surface, le tannage du cuir, l’industrie textile et la fabrication des teintures et pigments.
Recensés dans l’annexe XIV du règlement REACH, plusieurs composés du chrome sont interdits sauf autorisation d’utilisation et de mise sur le marché depuis septembre 2017 ou depuis janvier 2019.
Le présent rapport constitue une synthèse des données disponibles concernant les sources d’émissions et la toxicité pour l’homme du chrome hexavalent, ainsi que des enjeux sanitaires liés aux expositions associées. Ce rapport cible notamment les éléments spécifiques aux sources d’émission des composés du chrome hexavalent, à leur présence et leur devenir dans l’environnement, aux méthodes de mesure de ces substances, aux niveaux d’exposition et à leurs effets sur la santé.
Il se base, entre autres, sur plusieurs travaux antérieurs de l’Ineris tels que la Fiche de données toxicologiques et environnementales des substances chimiques et le rapport sur les données technico-économiques sur les substances chimiques en France sur le chrome et ses composés disponibles sur le Portail Substances chimiques de l’Ineris (https://substances.ineris.fr/fr/substance/668).
Les émissions de chrome ont significativement diminué depuis 30 ans : les rejets atmosphériques ont été divisés par 20 en France entre 1990 et 2015, en raison notamment de l’application de techniques efficaces de réduction des rejets et de traitement des effluents, et du remplacement progressif du chrome hexavalent par des solutions (produits et procédés) alternatives.
Cependant, au regard du manque d’information sur la spéciation du chrome dans l’environnement et du fait de la haute toxicité du chrome hexavalent, il est recommandé de mettre en œuvre des mesures spécifiques au chrome VI, dans les milieux investigués dans le cadre des plans de surveillance à proximité d’industries émettrices, et d’une manière générale dans les aliments et l’eau de boisson, pour évaluer les niveaux réels d’exposition, et la part attribuable aux différentes voies d’exposition et les risques associés.