Evaluation of European-wide map creation of flux-based ozone indicator POD for selected tree species

L’ozone présent dans l’atmosphère altère de façon significative la production agricole et sylvicole en termes de rendement et de qualité. Ces effets sont quantifiés dans la réglementation Européenne (Directive 2008/50/CE) par un indicateur du cumul annuel d’ozone sur une période donnée et au-dessus d’un seuil donné : l’AOT (Accumulated Ozone over Threshold). Cependant, cet indicateur ne prend pas en compte la phénologie de la plante ainsi que les facteurs climatiques tels que l’état de stress hydrique de la plante (souvent concomitant des pics de pollutions à l’ozone) qui conduit cette dernière à réduire ses flux stomatiques et donc son exposition à l’ozone. Pour cette raison, le recours à l’indicateur AOT ne permet pas le développement de relations dose-réponse satisfaisantes, introduisant de fortes incertitudes pour l’étude de l’impact de l’ozone sur les rendements agricoles.
Afin de pallier ce manque, un indicateur établi sur la base des flux stomatiques (phytotoxic ozone dose, POD) a été proposé à partir des années 2000 par le groupe d’expert « IPC-Végétation » qui travaille en support du Groupe de travail sur les effets de la Convention de Genève sur la pollution atmosphérique transfrontalière à longue distance (LRTAP) en lien avec le groupe de travail sur les effets (GTE) et le programme européen pour la surveillance et l’évaluation du transport à longue distance des polluants atmosphériques en Europe (EMEP). L’Ineris a récemment développé un outil permettant la modélisation de cette dose phytotoxique d’ozone à partir de données issues de la modélisation de la qualité de l’air ou de mesures. Cet outil est utilisé dans le cadre des travaux menés par le  Centre thématique Santé/Environnement de l’Agence Européenne de l’Environnement afin de réaliser des cartes d’indicateurs POD pour plusieurs espèces agricoles publiées dans les rapports sur la qualité de l’air de l’Agence.
Le travail présenté dans cette nouvelle étude inclue un calcul d’indicateur POD cartographié pour les espèces de hêtres (Fagus sylvatica) et d'épicéas (Picea abies) selon une méthodologie décrite par le groupe de travail des effets de la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontalière à longue distance. En conclusion de cette étude, les charges critiques (ou seuils d’impacts significatifs) de l’indicateur POD , pour le hêtre et l'épicéa ont été dépassées dans une grande partie de la zone européenne considérée, à l'exception de vastes zones en Europe du Nord pour l'épicéa et d'autres zones plus locales dans différents pays pour les deux espèces.