Eléments pour l’établissement d’un guide sur l’élaboration d’indicateurs de dose interne sommant les expositions par la modélisation toxicocinétique


Description

Le Plan National Santé Environnement (PNSE) constitue un cadre de programmation et de planification de l’action gouvernementale à travers l’identification d’actions à engager visant à prendre en compte la santé environnementale dans les politiques publiques de façon pérenne. Le troisième PNSE publié en 2015 s’appuie sur la notion d’« exposome », à savoir l’ensemble des expositions des individus aux nuisances couvrant la vie entière, y compris incluant la période prénatale. Notamment, une des nouveautés du plan est d’appliquer cette nouvelle notion « à l’atteinte au niveau des organes cibles ».
L’action 34 du PNSE 3 vise au développement d’indicateurs d’exposition, notamment pour les expositions à une même substance par différentes voies. Deux objectifs sont mentionnés : la mise à disposition d’outils permettant de calculer les imprégnations des organes à partir de ces expositions, et la définition d’indicateurs agrégeant différentes voies. En évaluation quantitative des risques sanitaires, la méthodologie usuellement employée consiste à sommer les indicateurs de risque obtenus pour chacune des voies d’exposition, pour calculer le risque agrégé. Dans ce rapport, nous proposons une approche alternative pour calculer les expositions agrégées par individu. Notre approche méthodologique se base sur la modélisation toxicocinétique, pour élaborer des indicateurs de dose interne sommant les expositions par plusieurs voies.
Dans ce rapport, nous présentons la modélisation toxicocinétique et les différents indicateurs qui peuvent être prédits par ce type de modèle. Ensuite, la définition des indicateurs et leur interprétation est abordée, en fonction du contexte dans lequel ils seront utilisés. Quelques exemples illustrent notre démarche, notamment le calcul d’indicateurs d’exposition et en lien avec les effets de l’exposition d’enfants au plomb. En particulier, ces derniers indicateurs permettent de produire des niveaux au sein des organes cibles, qui pourraient être ensuite mis en lien avec des effets néfastes sur les populations. Aujourd’hui, les données disponibles restent limitées pour évaluer le risque à partir des indicateurs présentés ici, qu’ils soient en lien avec l’exposition ou les effets. La détermination de valeurs limites reposant sur une dose interne permettrait d’améliorer l’évaluation des risques agrégés.