Comportement des substances per et polyfluoroalkylées (PFAS) dans les sols et les eaux souterraines - Travaux expérimentaux

Travaux expérimentaux


Description

Les travaux expérimentaux menés par l’Ineris en 2024 dans le cadre de cette étude sur les substances per et polyfluoroalkylées (PFAS) dans les sols se sont focalisés sur deux échantillons de sols prélevés, d’une part au droit d’un site industriel sur lequel des mousses d’extinction d’incendie ont été utilisées et d’autre part, sur un site d’entraînement au feu des pompiers.
Sur ces deux sols, une liste de 58 PFAS, appartenant à plusieurs familles, a été recherchée, parmi lesquels les 20 PFAS de la directive EDCH (Directive (UE) 2020/2184 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2020 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine). Les résultats mettent en évidence le fait que la composition d’un sol impacté par des mousses d’extinction d’incendie peut varier d’un site à un autre, en termes de familles de PFAS représentées et de composés présents au sein de ces familles. Par ailleurs, la prise en compte des seuls 20 PFAS issus de la directive EDCH n’est pas suffisante pour représenter la totalité de la pollution aux PFAS de sols impactés par des mousses d’extinction d’incendie. Ceux-ci représentaient entre 33 et 61 % de la pollution totale dans les échantillons analysés. L’ajout de l’analyse des sulfonates de fluorotélomère (FTS) permet en revanche d’expliquer plus de 95 % de la pollution. L’analyse du 6:2 sulfonamidoalkyl bétaïne fluorotélomère (6:2 FTAB) permettrait encore d’augmenter ce pourcentage au regard des données issues de la littérature.
Les PFAS ont également été analysés dans deux fractions des deux sols : la fraction totale et la fraction inférieure à 2 mm. Les résultats ont mis en évidence d’une part, une quantification des mêmes PFAS dans les deux fractions et d’autre part, des concentrations similaires ou du même ordre de grandeur dans les deux fractions. Ceci implique que les PFAS sont retenus majoritairement par la fraction du sol inférieure à 2 mm. Ces résultats montrent que les expériences de laboratoire conduites généralement sur des fractions inférieures à 2 mm sont cohérentes avec la prise en compte de l’ensemble de la pollution en PFAS. Sur ces deux sols, des cinétiques de relargage des PFAS ont été menées sous différentes conditions expérimentales (avec ou sans inhibiteur bactérien et avec des concentrations différentes de chlorure de calcium). Les premières tendances montrent que la famille de PFAS et la longueur de la chaîne carbonée sont des paramètres importants à prendre en compte pour l’évaluation de leur comportement dans les sols et donc de l’exposition de l’Homme. Les nombreux résultats générés par ces expériences sont en cours d’exploitation, afin d’évaluer les mécanismes et paramètres physico-chimiques responsables du comportement des PFAS dans les sols. Ils feront l’objet d’un prochain rapport.


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