Campagnes de mesures dans l’air de substances à l’état nanoparticulaire à l’émission et autour d’incinérateurs

Les nanomatériaux, du fait de leurs propriétés spécifiques, trouvent aujourd’hui des applications étendues dans de nombreux secteurs industriels et produits à destination du grand public. Ils peuvent cependant comporter des risques pour les populations et l’environnement, qu’il est souhaitable d’apprécier et de maîtriser tout au long du cycle de vie et notamment en fin de vie, lors de leur destruction par incinération.
Dans le cadre de son programme d’appui aux pouvoirs publics, l’Ineris a conduit une étude afin de caractériser la présence de nanoparticules dans l’environnement à proximité de sites potentiellement émetteurs. C’est le cas des incinérateurs, susceptibles d’émettre des substances à l’état nanoparticulaire au cours de leur fonctionnement, soit par transfert direct à l’émission d’une nanostructure préexistante,
soit par transformation thermique des matériaux en cours de combustion . Une première étape visait à caractériser les rejets atmosphériques d’une sélection d’incinérateurs afin d’identifier des traceurs de substances à l’état nanoparticulaire qui leur soient spécifiques, puis de statuer sur l’intérêt de réaliser des campagnes de prélèvements de ces substances dans l’air autour des sites.

Une première étude s’est basée sur trois campagnes de mesures réalisées en 2017, afin de caractériser les rejets atmosphériques canalisés et dans l’air ambiant autour de trois unités d’incinération d’ordures ménagères (UIOM). Les campagnes ont montré des émissions particulaires faibles, dont environ la moitié constituée majoritairement de fer, émis sous forme de particules sphériques de taille submicronique, la part nanométrique étant minoritaire.
Les particules mises en évidence dans les rejets canalisés ne l’ont pas été dans l’air autour des sites.
A l’issue de cette étude, l’Ineris a recommandé de poursuivre les investigations sur les substances à l’état nanoparticulaire présentes à l’émission d’autres sources industrielles.

L’objectif de la seconde étude a donc été d’acquérir de nouvelles connaissances sur les substances à l’état nanoparticulaire présentes à l’émission d’une unité d’incinération de déchets dangereux (UIDD).
Pour ce faire, une campagne de caractérisation à l’émission (canalisée) a été menée en décembre 2022, cette campagne et les résultats obtenus sont présentés dans le rapport Ineris - 227461 - 2801735 - v1.0