Identification

Numero CAS

79-00-5

Nom scientifique (FR)

1,1,2-Trichloroéthane

Nom scientifique (EN)

1,1,2-trichloroethane

Autres dénominations scientifiques (FR)

Trichlorure de vinyle; beta-Trichloroéthane; Trichloro-1,1,2 éthane

Autres dénominations scientifiques (Autre langues)

1,1,2-trichloroethane ; vinyl trichloride ; 1,2,2-trichloroethane ; ethane trichloride ; ethane, 1,1,2-trichloro- ; trojchloroetan (1,1,2)

Code EC

201-166-9

Code SANDRE

1285

Numéro CIPAC

-

Formule chimique brute

\(\ce{ C2H3Cl3 }\)

Code InChlKey

UBOXGVDOUJQMTN-UHFFFAOYSA-N

Code SMILES

ClCC(Cl)Cl

Classification CLP

Type de classification

Harmonisée

ATP insertion

CLP00

Description de la classification

Classification harmonisée selon réglement 1272/2008 ou CLP

Mentions de danger
Mention du danger - Code H302
Mention du danger - Texte Nocif en cas d'ingestion
Classe(s) de dangers Toxicité aiguë
Libellé UE du danger -
Mention du danger - Code H312
Mention du danger - Texte Nocif par contact cutané
Classe(s) de dangers Toxicité aiguë
Libellé UE du danger -
Mention du danger - Code H332
Mention du danger - Texte Nocif par inhalation
Classe(s) de dangers Toxicité aiguë
Libellé UE du danger -
Limites de concentration spécifique -
Facteur M -
Estimation de toxicité aigüe -
Fiche ECHA

Généralités

Poids moléculaire

133.40 g/mol

Tableau des paramètres

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Hydrosolubilité 3500 mg.L-1
à 25°C
INERIS (2013) p.20
Hydrosolubilité 4400 mg.L-1
solubilité comprise entre 4400 et 4500 à 20°C
INERIS (2013) p.20
Pression de vapeur 10000 Pa
mesurée à 50°C
INERIS (2013) p.20
Pression de vapeur 2225 Pa
valeur minimale à 20 °C
INERIS (2013) p.20
Pression de vapeur 2535 Pa
valeur maximale à 20 °C
INERIS (2013) p.20
Pression de vapeur 5333 Pa
35 °C
INERIS (2013) p.20
Point de fusion -35.5 °C UNEP (2002) Vol.8 p.69
Constante de Henry 75 Pa.m3.mol-1
20 °C
INERIS (2013) p.20
Constante de Henry 83.49 Pa.m3.mol-1
25 °C
INERIS (2013) p.20
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 1.89 -
pas de température fournie
INERIS (2013) p.20
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 1.89 - Expérimentation US EPA (2011)
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 2.05 - Expérimentation
mesuré à 25°C
INERIS (2013) p.20
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 2.17 -
pas de température fournie
INERIS (2013) p.20
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Bibliographie

Matrices

Milieu eau douce

Volatilisation :

Le temps de demi-vie (dissipation) du 1,1,2 trichloroéthane est estimé à 4,6 heures dans une rivière et à 60 heures dans un étang. Le monitoring dans une portion du Rhin donne un temps de demi-vie de 1,9 jours. Au vu de ces résultats et de sa constante de Henry, la substance semble volatile. (HSDB, 2005)

Milieu sédiment eau douce

Adsorption :

D'après les résultats obtenus pour le Koc, la substance semble être faiblement adsorbable.

L'intervalle de valeurs 60-209 L.kg-1 est utilisé dans la détermination de la norme de qualité pour les sédiments. (E.C., 2000 ; BUA, 1994; HSDB, 2008)

Milieu terrestre

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Coefficient de partage carbone organique/Eau (Koc) 108 L.kg-1 Expérimentation

sol forestier

E.C. (2000)
Coefficient de partage carbone organique/Eau (Koc) 174 L.kg-1 Expérimentation

valeur comprise entre 174 et 209 pour les sols sablonneux

HSDB (2008)
Coefficient de partage carbone organique/Eau (Koc) 60 L.kg-1 Expérimentation

sol sablonneux

E.C. (2000)
Coefficient de partage carbone organique/Eau (Koc) 63,7 L.kg-1 Expérimentation

sol agricole

E.C. (2000)
Coefficient de partage carbone organique/Eau (Koc) 83 L.kg-1 Expérimentation

valeur comprise entre 83 et 111 pour les sols argileux

HSDB (2008)
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Persistance

Biodégradabilité

Biodégradabilité :

5% après 28 jours (OECD 301 C). La substance est non facilement biodégradable (OECD, 2000).
Le chlorure de vinyle est un produit de biodégradation du 1,1,2-trichloroéthane (HSDB, 2008).

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Biodégradabilité non facilement biodégradable -
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Dégradabilité abiotique

Hydrolyse :

La substance est stable à pH 4 et 7 à 25°C et hydrolysable en condition alcaline (85 jours à pH 9 à 25°C) (OECD, 2000).

Le temps de demi-vie du 1,1,2-trichloroéthane est estimé à 139 ans à 25°C. Aucune réaction d'hydrolyse n'est attendue en conditions environnementales. (BUA, 1994)

Photolyse :

Aucune réaction de photolyse n'est attendue. (HSDB, 2008)

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Hydrolyse 85 j Expérimentation
à pH 9, à 25°C
INERIS (2013) p.20
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Bioaccumulation

Organismes aquatiques

Bioaccumulation :

BCF = 0.7-4 après 6 semaines à 25°C sur Cyprinus carpio (OECD 305C). Selon ces résultats, la substance ne peut pas être considérée comme bioaccumulable.

Un BCF de 4 est utilisé dans la détermination des normes de qualité (OECD, 2000) .

En l'absence de données mesurées, le document guide technique européen pour la dérivation des NQE recommande l'utilisation des valeurs par défaut suivantes pour ce qui est de la prise en compte de la biomagnification : BMF1= BMF2= 1.
(E.C., 2011)

Organismes aquatiques
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
Bioaccumulation BCF Cyprinus carpio 0.7 - Vertébrés Poisson Expérimentation

valeur mesurée minimale pour une concentration de 0,3mg/l

UNEP (2002) Vol.8 p.69
Bioaccumulation BCF Cyprinus carpio 2.6 - Vertébrés Poisson Expérimentation

valeur mesurée maximale pour une concentration de 0,3mg/l

UNEP (2002) Vol.8 p.69
Bioaccumulation BCF Cyprinus carpio 2.9 - Vertébrés Poisson Expérimentation

 valeur mesurée minimale pour une concentration de 0,03mg/l

UNEP (2002) Vol.8 p.69
Bioaccumulation BCF Cyprinus carpio 4 - Vertébrés Poisson Expérimentation

Cyprinus carpio - poisson - valeur mesurée maximale pour une concentration de 0,03mg/l

UNEP (2002) Vol.8 p.69
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Bibliographie

Valeurs accidentelles

Autres seuils accidentels

Autres seuils accidentels
Nom Durée Valeur Source Etat du statut Commentaire
IDLH 30 min 100 ppm NIOSH (1994) Final
PAC-1 60 min 30 ppm EHSS (2018) Final
TLV-TWA x 3, mouse 120-min TCLo, IDLH (1990)
PAC-2 60 min 180 ppm EHSS (2018) Final
TLV-TWA x 3, mouse 120-min TCLo, IDLH (1990)
PAC-3 60 min 500 ppm EHSS (2018) Final
TLV-TWA x 3, mouse 120-min TCLo, IDLH (1990)
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Valeurs de référence

Introduction

Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur l'homme soit via la consommation d'organismes aquatiques contaminés, soit via l'eau de boisson.

Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. Compte tenu du mode d'exposition envisagée, seuls les tests sur mammifères exposés par voie orale (dans l'alimentation ou par gavage) ont été recherchés.

Toutes les données présentées ont été validées.

Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.

Pour l'évaluation des effets sur la santé humaine, seuls les résultats sur mammifères sont considérés comme pertinents. Contrairement à l'évaluation des effets pour les prédateurs, les effets de type cancérigène ou mutagène sont également pris en compte.

 

Type de test

NOAEL/LOAEL

[mg/kgcorporel/j]

Source

Valeur toxicologique de référence (VTR)

[µg/kgcorporel/j]

Toxicité             subchronique et/ou chronique 

Souris (femelles)

Durée de l’étude : 90 jours

Effets        sur       les

érythrocytes,

diminution         de l’immunité spécifique humorale

NOAEL = 3.9

ATSDR, 1989 US-EPA, 1988

4 (1)

Cancérogenèse

Souris

Durée de l’étude : 78 semaines

Effets : Carcinome hépatocellulaire

Modèle multiétapes linéarisé

US-EPA, 1988

1.75.10-2

(dose associée à un risque de 10-6)

(1) Cette VTR a été déterminée par l'US EAP

 

Classement CMR

Source

Cancérogenèse

La substance est inscrite à l’Annexe VI du règlement (CE) No 1272/2008 et fait l’objet d’un classement pour la cancérogénèse, en catégorie 2.

C.E., 2008

Mutagénèse

La substance est inscrite à l’Annexe VI du règlement (CE) No 1272/2008 mais ne fait pas l’objet d’un classement pour la mutagenèse.

C.E., 2008

Toxicité pour la reproduction

La substance est inscrite à l’Annexe VI du règlement (CE) No 1272/2008 mais ne fait pas l’objet d’un classement pour la reproduction.

C.E., 2008

Autres valeurs des organismes reconnus

Autres valeurs des organismes reconnus
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
MRL 0,03 ppm ATSDR (2021) Necrosis of the olfactory epithelium Final Air ambiant
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Introduction

Evaluations existantes :

OCDE (2000). High Production Program. SIDS Initial Assessment Report for 10th SIAM, 1,1,2-Trichloroethane (79-00-5).

Effets endocriniens :

Le 1,1,2-trichloroéthane n'est pas cité dans la stratégie communautaire concernant les perturbateurs endocriniens (E.C., 2004) et dans le rapport d'étude de la DG ENV sur la mise à jour de la liste prioritaire des perturbateurs endocriniens à faible tonnage (Petersen et al., 2007).

Critères PBT / POP :

La substance ne remplit pas les critères PBT/vPvB1 (C.E., 2006) ou POP2 (PNUE, 2001).

Normes de qualité existantes (ETOX, 20073) :

Etats-Unis :

  • critère de qualité pour l'eau douce = 9400 µg.L-1,
  • critère de qualité pour la consommation d'eau et de poissons = 0.6 µg.L-1,

Allemagne : norme de qualité pour les eaux prélevées destinées à la consommation = 10 µg.L-1,

Japon : norme de qualité pour l'eau douce = 6 µg.L-1,

Pays-Bas : objectif de qualité pour les eaux prélevées destinées à la consommation = 79 µg.L-1.

Substance(s) associée(s) :

1,1,1-trichloroéthane (CAS n° 71-55-6)

[1] Les PBT sont des substances persistantes, bioaccumulables et toxiques et les vPvB sont des substances très persistantes et très bioaccumulables. Les critères utilisés pour la classification des PBT sont ceux fixés par l'Annexe XIII du règlement n° 1907/2006 (REACH).

[2] Les Polluants Organiques Persistants (POP) sont des substances persistantes (aux dégradations biotiques et abiotiques), fortement bioaccumulables, et qui peuvent être transportées sur de longues distances et être retrouvée de façon ubiquitaire dans l'environnement. Les critères utilisés pour la classification POP sont ceux fixés par l'Annexe 5 de la Convention de Stockholm placée sous l'égide du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement).

[3] Les données issues de cette source () ne sont données qu'à titre indicatif ; elles n'ont donc pas fait l'objet d'une validation par l'INERIS. http://webetox.uba.de/webETOX/index.do

Dangers

Description

ORGANISMES AQUATIQUES

Dans les tableaux ci-dessous, sont reportés pour chaque taxon, uniquement les résultats des tests d'écotoxicité montrant la plus forte sensibilité à la substance. Toutes les données présentées ont fait l'objet d'une validation.

Ces résultats d'écotoxicité sont principalement exprimés sous forme de NOEC (No Observed Effect Concentration), concentration sans effet observé, d'EC10 concentration produisant 10% d'effets et équivalente à la NOEC, ou de EC50, concentration produisant 50% d'effets. Les NOEC sont principalement rattachées à des tests chroniques, qui mesurent l'apparition d'effets sub-létaux à long terme, alors que les EC50 sont plutôt utilisées pour caractériser les effets à court terme.

ECOTOXICITE
ECOTOXICITE AQUATIQUE AIGUË

Organisme

Espèce

Critère d'effet

Valeur

[mg/L]

Source

Algues      &

plantes aquatiques

Eau douce

Phaeodactylum tricornutum

ErC50 (96 h)

60

OECD, 2000

Milieu marin

Pas d’information disponible

Invertébrés

Eau douce

Daphnia magna

LeBlanc

(1980) cité

LC50 (48 h) 18 dans OCDE,

2000 et BUA, 1994

Milieu marin

Pas d’information disponible

Sédiment

Pas d’information disponible

Poissons

Eau douce

Lepomis macrochirus

LC50 (96 h)

40.2

OCDE, 2000

Milieu marin

Pas d’information disponible

ECOTOXICITE AQUATIQUE CHRONIQUE

Organisme

Espèce

Critère d'effet

Valeur

[mg/L]

Source

Algues      &

plantes aquatiques

Eau douce

Selenastrum capricornutum

NOECr (72 h)

51.4

OECD, 2000

Milieu marin

Pas d’information disponible

Invertébrés

Eau douce

Daphnia sp.

NOEC (21 d)

(reproduction)

18

BUA, 1994

Milieu marin

Artemia sp.

NOEC (21 d)

(reproduction)

10

BUA, 1994

Sédiment

Pas d’information disponible

Poissons

Eau douce

Pimephales promelas, 

NOEC (32 j)

(mortalité juvéniles)

6

BUA, 1994

Milieu marin

Pleuronectes platessa

NOEC (56 j) (mortalité métamorphose des

larves)

3

OECD, 2000

Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur les prédateurs via la consommation d'organismes aquatiques contaminés (appelés biote, i.e. poissons ou invertébrés vivant dans la colonne d'eau ou dans les sédiments). Il s'agit donc d'évaluer la toxicité chronique de la substance par la voie d'exposition orale uniquement.

Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. N'ont été recherchés que des tests sur mammifères ou oiseaux exposés par voie orale (exposition par l'alimentation ou par gavage). Toutes les données présentées ont été validées.

Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.

Pour calculer la norme de qualité liée à l'empoisonnement secondaire des prédateurs, il est nécessaire de connaître la concentration de substance dans le biote n'induisant pas d'effets observés pour les prédateurs (exprimée sous forme de NOEC). Il est possible de déduire une NOEC à partir d'une NOAEL grâce à des facteurs de conversion empiriques variables selon les espèces testées. Les facteurs utilisés ici sont ceux recommandés par le guide technique européen pour la détermination de normes de qualité (E.C., 2011). Les valeurs de ces facteurs de conversion dépendent de la masse corporelle des animaux et de leur consommation journalière de nourriture. Celles-ci peuvent donc varier d'une façon importante selon le niveau d'activité et le métabolisme de l'animal, la valeur nutritive de sa nourriture, etc. En particulier elles peuvent être très différentes entre un animal élevé en laboratoire et un animal sauvage.

Afin de couvrir ces sources de variabilité, mais aussi pour tenir compte des autres sources de variabilité ou d'incertitude (variabilité inter et intra-espèces, extrapolation du court terme au long terme, etc.) des facteurs d'extrapolation sont nécessaires pour le calcul de la QSbiota sec pois. Les valeurs recommandées pour ces facteurs d'extrapolation sont données dans le guide technique européen (E.C., 2011). Un facteur d'extrapolation supplémentaire (AFdose-réponse) est utilisé dans le cas où la toxicité a été établie à partir d'une LOAEL plutôt que d'une NOAEL.

Les données obtenues sur les mammifères terrestres et les oiseaux, utilisées pour la détermination des valeurs guides pour la protection des prédateurs vis-à-vis de l’empoisonnement secondaire, sont répertoriées dans les tableaux ci-dessous.

 

Type de test

NOAEL(1)

[mg/kgcorporel/j]

Source

Facteur de conversion

NOEC

[mg/kgbiota]

Toxicité subchronique et/ou chronique  

Souris (femelles)

Durée de l’étude : 90 jours

Effets sur les érythrocytes, diminution de l’immunité spécifique humorale

NOEL(2) = 3.9

OECD, 2000

8.3

32.4

Toxicité sur la reproduction

Souris

Gavage entre le 8ème et le 12ème jour de gestation

Toxicité pour le développement

NOEL(2) = 350

OECD, 2000

8.3

2905

 

Type de test

NOAEL/LOAEL(1)

[mg/kgcorporel/j]

Source

Facteur de conversion

NOEC

[mg/kgbiota]

Toxicité             subchronique et/ou chronique  

Pas d’information disponible

Toxicité pour la reproduction

Pas d’information disponible

(1) NOAEL : No Observed Adverse Effect Level; LOAEL : Low Observed Adverse Effect Level

Valeurs de danger

Valeurs de danger
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
CL/CE50 Phaeodactylum tricornutum 60 mg.L-1 Algue Expérimentation
validé par l'Ineris
INERIS (2013) p.20
CL/CE50 Daphnia magna 18 mg.L-1 Invertebré Expérimentation
validé par l'Ineris
INERIS (2013) p.20
CL/CE50 Lepomis macrochirus 40.2 mg.L-1 Poisson Expérimentation
validé par l'Ineris
INERIS (2013) p.20
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Synthèse

Biote

Valeurs écotoxicologiques

Introduction

Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.

Elles peuvent avoir un statut de « Valeur réglementaire » si elles sont issues

  1. de réglementations européennes et issues par exemple de dossiers d’évaluation des risques dans le cadre de processus d’autorisation de mise sur le marché des substances chimiques (c’est le cas des Concentrations Prédites Sans Effet pour l’environnement (PNEC) issues des dossiers réglementaires sous REACh ou dans le cas de la réglementation des produits biocides) ou issues de « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) ;
  2. de réglementations françaises telles que les arrêtés de mise en application de la DCE à l’échelle nationale.

Elles peuvent être des « Valeurs guides » lorsque ce sont des propositions scientifiques de l’INERIS qui ne sont pas reportées dans des textes réglementaires. C’est le cas de toutes les valeurs établies par l’INERIS pour guider l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques pour les substances qui n’ont pas, ou pas encore, un statut réglementaire dans le contexte de la DCE.
Les « Valeurs Guides Environnementales » (VGE) et les « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) sont les outils consacrés pour l’évaluation de la qualité des eaux de surface, dont l’établissement est basé sur une même méthodologie européenne dédiée (E.C., 2018).
Leur construction, d’un point de vue méthodologique, est donc similaire.

Valeurs guides

Description

NORMES DE QUALITE POUR LA COLONNE D'EAU

Les normes de qualité pour les organismes de la colonne d'eau sont calculées conformément aux recommandations du guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011). Elles sont obtenues en divisant la plus faible valeur de NOEC ou d'EC50 valide par un facteur d'extrapolation (AF, Assessment Factor).

La valeur de ce facteur d'extrapolation dépend du nombre et du type de tests pour lesquels des résultats valides sont disponibles. Les règles détaillées pour le choix des facteurs sont données dans le guide technique européen (E.C., 2011).

En ce qui concerne les organismes marins, selon le guide technique pour la détermination de normes de qualité environnementale (E.C., 2011), la sensibilité des espèces marines à la toxicité des substances organiques peut être considérée comme équivalente à celle des espèces dulçaquicoles, à moins qu'une différence ne soit montrée.

Moyenne annuelle (AA-QSwater_eco et AA-QSmarine_eco) :

Une concentration annuelle moyenne est déterminée pour protéger les organismes de la colonne d'eau d'une possible exposition prolongée.

Pour le 1,1,2-trichloroéthane, on dispose de données aiguës et chroniques pour trois niveaux trophiques. En aigu les invertébrés semblent être les plus sensibles alors qu'en chronique se sont les poissons. Cependant, on n'observe pas de différence de sensibilité marquée entre les différents taxa. C'est pourquoi et conformément au guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011), un facteur d'extrapolation de 10 est appliqué sur la plus faible donnée disponible pour déterminer la AA-QSwater_eco. L'INERIS propose donc la valeur suivante :

Cette AA-QSwater_eco (= PNEC) est proposée par l'OCDE (OCDE, 2000).

En ce qui concerne les organismes marins, aucune donnée n'est disponible en aigu et des données représentant deux niveaux trophiques (invertébrés et poissons) sont disponibles en chronique. Le jeu de données disponible ne permet pas de mettre en évidence une différence de sensibilité entre les espèces marines et dulçaquicoles. Pour le milieu marin, le facteur d'extrapolation appliqué doit prendre en compte les incertitudes additionnelles telles que la sous-représentation des taxons clés et une diversité d'espèces plus importante. Par conséquent et conformément au guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011), un facteur d'extrapolation de 100 est appliqué sur la plus faible donnée disponible pour déterminer la AA-QSmarine_eco. L'INERIS propose donc la valeur suivante :

Concentration Maximum Acceptable (MAC et MACmarine) :

La concentration maximale acceptable est calculée afin de protéger les organismes de la colonne d'eau de possibles effets de pics de concentrations de courtes durées (E.C., 2011).

On dispose de données aiguës pour trois niveaux trophiques. On n'observe pas de différence de sensibilité marquée entre les différents taxa. La plus faible donnée disponible est prise en compte pour le calcul de la MAC, soit la LC50 (48h) à 18 mg.L-1 pour Daphnia magna. Par défaut, un facteur d'extrapolation de 100 s'applique pour calculer la MAC. Selon le guide technique pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011), pour les substances qui n'ont pas de mode d'action spécifique et pour lesquelles les données disponibles montrent que la variation interspécifique est faible, le facteur peut être diminué. Pour le 1,1,2-trichloroéthane, l'écart-type des valeurs log de L(E)C50 est < 0.5 et cette variation peut être considérée comme faible.

Cependant, selon l'Annexe VI Règlement (CE) No 1272/2008 (C.E., 2008), le 1,1,2-trichloroéthane est classé Carc. 2 H351. En conséquence, le groupe d'expert considère que de telles substances ne devraient pas être trouvées dans l'environnement au dessus du mg.L-1 et recommande que le facteur d'extrapolation soit maintenu à 100 pour calculer la MAC.

Le guide européen pour la détermination des NQE (E.C., 2011) indique qu'il n'est pas recommandé de préconiser une MAC qui soit inférieure à l' AA-QSwater_eco et qu'il est préférable, le cas échéant, de fixer MAC = AA-QSwater_eco.

En ce qui concerne les organismes marins, aucune donnée aiguë n'est disponible. Le jeu de données disponible ne permet pas de mettre en évidence une différence de sensibilité entre les espèces marines et dulçaquicoles. Pour le milieu marin, le facteur d'extrapolation appliqué doit prendre en compte les incertitudes additionnelles telles que la sous-représentation des taxons clés et une diversité d'espèces plus importante. Par conséquent et selon les mêmes justifications que pour l'eau douce, un facteur d'extrapolation de 1000 est appliqué pour déterminer la MACmarine. L'INERIS propose donc la valeur suivante :

Le guide européen pour la détermination des NQE (E.C., 2011) indique qu'il n'est pas recommandé de préconiser une MACmarine qui soit inférieure à l'AA-QSmarine_eco et qu'il est préférable, le cas échéant, de fixer MACmarine = AA-QSmarine_eco.

Proposition de norme de qualité pour les organismes de la colonne d’eau (eau douce)

Moyenne annuelle [AA-QSwater_eco]

300 µg/L

Concentration Maximum Acceptable [MAC]

300 µg/L

Proposition de norme de qualité pour les organismes de la colonne d’eau (eau marine)  

Moyenne annuelle [AA-QSmarine_eco]

30 µg/L

Concentration Maximum Acceptable [MACmarine_eco]

30 µg/L

Un seuil de qualité dans le sédiment est nécessaire (i) pour protéger les espèces benthiques et (ii) protéger les autres organismes d'un risque d'empoisonnement secondaire résultant de la consommation de proies provenant du benthos. Les principaux rôles des normes de qualité pour les sédiments sont de :

  1. Identifier les sites soumis à un risque de détérioration chimique (la norme sédiment est dépassée)
  2. Déclencher des études pour l'évaluation qui peuvent conduire à des études plus poussées et potentiellement à des programmes de mesures
  3. Identifier des tendances à long terme de la qualité environnementale (Art. 4 Directive 2000/60/CE) (C.E., 2000).

Aucune information d'écotoxicité pour les organismes benthiques n'a été trouvée dans la littérature pour les organismes aquatiques.

A défaut, une valeur guide pour le sédiment peut être calculée à partir du modèle de l'équilibre de partage.

Ce modèle suppose que: 

  • il existe un équilibre entre la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires et la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle du sédiment,
  • la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires n'est pas biodisponible pour les organismes et que seule la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle est susceptible d'impacter les organismes,
  • la sensibilité intrinsèque des organismes benthiques aux toxiques est équivalente à celle des organismes vivant dans la colonne d'eau. Ainsi, la norme de qualité pour la colonne d'eau peut être utilisée pour définir la concentration à ne pas dépasser dans l'eau interstitielle.

Une valeur guide de qualité pour le sédiment peut être alors calculée selon l'équation suivante (E.C., 2011) :

Avec

RHOsed : masse volumique du sédiment en [Kgsed.m-3sed]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 1300 kg.m-3 .

Ksed-eau : coefficient de partage sédiment/eau en m 3/m3 . En l'absence d'une valeur exacte, les valeurs génériques proposées par le guide technique européen (E.C., 2011) sont utilisées. Le coefficient est alors calculé selon la formule suivante : 0.8 + 0.025 * Koc soit Ksed-eau = 2.3 -6 m3/m3

Pour le 1,1,2-trichloroéthane , on obtient :

QSsed wet weight = 530.7 – 1384.6 µg.kg-1poids humide

La concentration correspondante en poids sec peut être estimée en tenant compte du facteur de conversion suivant :

Avec Fsolidesed : fraction volumique en solide dans les sédiments en [m3solide/m3susp]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 0.2 m 3/m3 .

RHOsolide : masse volumique de la partie sèche en [kgsolide/m3solide]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 2500 kg.m-3 .

Pour le 1,1,2-trichloroéthane, la concentration correspondante en poids sec est :

Selon la même approche que pour le sédiment d'eau douce, une valeur guide de qualité pour le sédiment marin peut être calculée selon la formule suivante :

Pour le 1,1,2-trichloroéthane, on obtient :

La concentration correspondante en poids sec est alors la suivante:

Le log Kow de la substance étant inférieur à 5, un facteur additionnel de 10 n'est pas jugé nécessaire.

Il faut rappeler que les incertitudes liées à l'application du modèle de l'équilibre de partage sont importantes. Les sédiments naturels peuvent avoir des propriétés très variables en termes de composition (nature et quantité de matières organiques, composition minéralogique), de granulométrie, de conditions physico-chimiques, de conditions dynamiques (taux de déposition/taux de resuspension). Par ailleurs ces propriétés peuvent évoluer dans le temps en fonction notamment

des conditions météorologiques et de la morphologie de la masse d'eau. Si bien que le partage entre la fraction de substance adsorbée et la fraction de substance dissoute peut être extrêmement variable d'un sédiment à un autre et l'hypothèse d'un équilibre entre ces deux fractions ne semble pas très réaliste pour des conditions naturelles.

Par ailleurs, certains organismes benthiques peuvent ingérer les particules sédimentaires, et donc être contaminés par la fraction de substance adsorbée sur ces particules, ce qui n'est pas pris en compte par la méthode.

Proposition de valeur guide pour les organismes benthiques (eau douce)

530

µg/kgsed poids humide

1380

µg/kgsed poids sec

Proposition de valeur guide pour les organismes benthiques (eau marine)

53

µg/kgsed poids humide

138

µg/kgsed poids sec

Conditions particulières Avec un Koc de 60 à 209 L.kg-1 et un log Kow proche de 2 la mise en œuvre d'un seuil pour le sédiment n'est pas recommandée par le document guide technique européen (E.C., 2011).

La norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire (QSbiota sec pois) est calculée conformément aux recommandations du guide technique européen (E.C., 2011). Elle est obtenue en divisant la plus faible valeur de NOEC valide par les facteurs d'extrapolation recommandés (E.C., 2011).

Pour le 1,1,2-trichloroéthane, un facteur de 90 est appliqué car la durée du test retenu (NOEL de 3.9 mg/kgcorporel/j sur la souris, soit une NOEC de 32.4 mg.kg-1biota) est de 90 jours. On obtient donc :

Cette valeur de norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire peut être ramenée :

  • à une concentration dans l'eau douce selon la formule suivante :

  • à une concentration dans l'eau marine selon la formule suivante :

Avec :
BCF : facteur de bioconcentration,
BMF1: facteur de biomagnification,
BMF2: facteur de biomagnification additionnel pour les organismes marins.

Ce calcul tient compte du fait que la substance présente dans l'eau du milieu peut se bioaccumuler dans le biote. Il donne la concentration à ne pas dépasser dans l'eau afin de respecter la valeur de la norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire déterminée dans le biote.

La bioaccumulation tient compte à la fois du facteur de bioconcentration (BCF, ratio entre la concentration dans le biote et la concentration dans l'eau) et du facteur de biomagnification (BMF, ratio entre la concentration dans l'organisme du prédateur en bout de chaîne alimentaire, et la concentration dans l'organisme de la proie au début de la chaîne alimentaire). En l'absence de valeurs mesurées pour le BMF1 et le BMF2, celles-ci peuvent être estimées à partir du BCF selon le guide technique européen (E.C., 2011).

Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il fait en effet l'hypothèse qu'un équilibre a été atteint entre l'eau et le biote, ce qui n'est pas véritablement réaliste dans les conditions du milieu naturel. Par ailleurs il repose sur un facteur de bioaccumulation qui peut varier de façon importante entre les espèces considérées.

Pour le 1,1,2-trichloroéthane, un BCF de 4 et un BMF1 = BMF2 de 1 (cf. E.C., 2011) ont été retenus. On a donc

Proposition de norme de qualité pour l’empoisonnement secondaire des prédateurs 

360

µg/kgbiota

valeur correspondante dans l’eau (douce et marine)

90

µg/L

La norme de qualité pour la santé humaine est calculée de la façon suivante (E.C., 2011): 

Ce calcul tient compte de :

  • un facteur correctif de 10% (soit 0.1) : la VTR donnée ne tient compte en effet que d'une exposition par voie orale, et pour la consommation de produits de la pêche uniquement. Mais la contamination peut aussi se faire par la consommation d'autres sources de nourriture, par la consommation d'eau, et d'autres voies d'exposition sont possibles (inhalation ou contact cutané). Le facteur correctif de 10% (soit 0.1) permet de rendre l'objectif de qualité plus sévère d'un facteur 10 afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.
  • la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance elle sera considérée égale à 1.75 10-2 µg/kgcorporel/j (cf. tableau ci-dessus),
  • un poids corporel moyen de 70 kg,
  • Fsécurité : facteur de sécurité supplémentaire pour tenir compte des potentiels effets CMR ou de perturbation endocrine de la substance. Le résultat d'un test de cancérogénicité a été retenu pour déterminer la VTR. Par conséquent, aucun facteur supplémentaire ne sera appliqué.
  • de produits de la pêche (poissons, mollusques, crustacés) égale à 115 g par jour.

Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il peut être inadapté pour couvrir les risques pour les individus plus sensibles ou plus vulnérables (masse corporelle plus faible, forte consommation de produits de la pêche, voies d'exposition individuelles particulières). Le facteur correctif de 10% n'est donné que par défaut, car la contribution des différentes voies d'exposition varie selon les propriétés de la substance (et en particulier sa distribution entre les différents compartiments de l'environnement), ainsi que selon les populations considérées (travailleurs exposés, exposition pour les consommateurs/utilisateurs, exposition via l'environnement uniquement). L'hypothèse cependant que la consommation des produits de la pêche ne représente pas plus de 10% des apports journalier contribuant à la dose journalière tolérable apporte une certaine marge de sécurité (E.C., 2011).

Pour le 1,1,2-trichloroéthane, le calcul aboutit à :

0.115 [kgbiota/j]

Comme pour l'empoisonnement secondaire, la concentration correspondante dans l'eau du milieu peut être estimée en tenant compte de la bioaccumulation de la substance :

  • àune concentration dans l'eau douce selon la formule suivante :

Pour le 1,1,2-trichloroéthane , on obtient donc: 

Proposition de norme de qualité pour la santé humaine via la consommation de produits de la pêche

1

µg/kgbiota

valeur correspondante dans l’eau (douce et marine)

0.25

µg/L

En principe, lorsque des normes de qualité dans l'eau de boisson existent, soit dans la Directive 98/83/CE (C.E., 1998), soit déterminées par l'OMS, elles peuvent être adoptées. Les valeurs réglementaires de la Directive 98/83/CE doivent être privilégiées par rapport aux valeurs de l'OMS qui ne sont que de simples recommandations.

Il faut signaler que ces normes réglementaires ne sont pas nécessairement établies sur la base de critères (éco)toxicologiques (par exemple les normes pour les pesticides avaient été établies par rapport à la limite de quantification analytique de l'époque pour ce type de substance, soit 0.1 µg.L-1).

Pour le 1,1,2-trichloroethane, aucune norme de qualité eau potable n'est fixée par la directive 98/83/CE ou l'OMS.

A titre de comparaison, la valeur seuil provisoire pour l'eau de boisson est calculée de la façon suivante (E.C., 2011):

Ce calcul tient compte de: 

  • la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance elle sera considérée égale à 1.75 10-2 µg/kgcorporel/j (cf. tableau ci-dessus),
  • Cons.moy.eau [L.j-1] : une consommation d'eau moyenne de 2 L par jour,
  • un poids corporel moyen de 70 kg,
  • un facteur correctif de 10% (soit 0.1) afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.
  • Fsécurité : facteur de sécurité supplémentaire pour tenir compte des potentiels effets CMR ou de perturbation endocrine de la substance. Le résultat d'un test de cancérogénicité a été retenu pour déterminer la VTR. Par conséquent, aucun facteur supplémentaire ne sera appliqué.

L'eau de boisson est obtenue à partir de l'eau brute du milieu après traitement pour la rendre potable. La fraction éliminée lors du traitement dépend de la technologie utilisée ainsi que des propriétés de la substance.

Ainsi, la norme de qualité correspondante dans l'eau brute se calcule de la manière suivante :

En l'absence d'information, on considèrera que la fraction éliminée est nulle et le critère pour l'eau de boisson s'appliquera alors à l'eau brute du milieu. Par ailleurs, on rappellera que ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif et peut s'avérer inadéquat pour certaines substances et certaines populations.

Pour le 1,1,2-trichloroéthane, on obtient :

Proposition de norme de qualité pour l’eau destinée à la production d'eau potable  

               0.06 µg/L

Valeurs guides
Nom Valeur Matrice Cible Effet critique retenu Durée d'exposition Facteur Commentaire Etat du statut Valeur retenue par l'INERIS Année Source
PNEC / QSed 0.138 mg/kg (poids sec) Sédiments
Eau marine - equilibre de partage
Oui 2013 INERIS (2013) p.20
PNEC / QSed 1.38 mg/kg (poids sec) Sédiments
Eau douce - equilibre de partage
Oui 2013 INERIS (2013) p.20
PNEC chronique / AA-QSwater_eco 0.3 mg.L-1 Eau douce 10
extrapolation
Oui 2013 INERIS (2013) p.20
PNEC chronique / AA-QSwater_eco 0.03 mg.L-1 Eau marine 100
extrapolation
Oui 2013 INERIS (2013) p.20
Valeur guide biote 1 µg.kg-1biote Eau douce Oui 2013 INERIS (2013) p.20
Valeur guide biote 1 µg.kg-1biote Eau marine Oui 2013 INERIS (2013) p.20
Valeur guide eau 0.06 µg.L-1 Eau douce Oui 2013 INERIS (2013) p.20
Valeur guide eau 0.25 µg.L-1 Eau douce Oui 2013 INERIS (2013) p.20
Valeur guide eau 0.25 µg.L-1 Eau marine Oui 2013 INERIS (2013) p.20
Ceci est un aperçu

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Synthèse

La VGE est définie à partir de la valeur de la norme de qualité la plus protectrice parmi tous les compartiments étudiés.

OBJECTIFS DE PROTECTION INDIVIDUELS

Valeur

Unité

Organismes aquatiques (eau douce) moyenne annuelle

AA-QSwater_eco

300

µg/L

Organismes aquatiques (eau douce)

Concentration Maximum Acceptable  

MAC

300

µg/L

Organismes aquatiques (eau marine) moyenne annuelle

AA-QSmarine_eco

30

µg/L

Organismes aquatiques (eau marine)

Concentration Maximum Acceptable

MACmarine

30

µg/L

Empoisonnement secondaire des prédateurs

QSbiota sec pois

360

µg/kgbiota

valeur correspondante dans l'eau (douce et marine)

QSwater_sp

QSmarine_sp

90

µg/L

Santé humaine via la consommation de produits de la pêche

QSbiota hh

1

µg/kgbiota

valeur correspondante dans l'eau (douce et marine)

QSwater hh food

QSmarine hh food

0.25

µg/L

Santé humaine via l’eau destinée à l'eau potable

QSdw_hh

0.06

µg/L

Pour le 1,1,2-trichloroéthane, la norme de qualité définie pour la protection de la santé humaine vis-à-vis de la consommation d'eau potable est la valeur la plus faible pour l'ensemble des approches considérées. Pour les eaux non destinées à la production d'eau potable, c'est la valeur fondée sur la protection de la santé humaine via la consommation de produits de la pêche qui est la plus basse.

Avec un Koc de 60 à 209 L.kg-1 et un log Kow proche de 2, la mise en œuvre d'un seuil pour le sédiment n'est pas recommandée par le document guide européen (E.C., 2011).

Bibliographie

Tableaux de synthèse

Généralités

Généralités
CAS 79-00-5
SANDRE 1285
Substance prioritaire dans le domaine de l’eau (DCE) non
Substance soumise à autorisation dans Reach non
Substance soumise à restriction dans Reach oui
Substance extrêmement préoccupante (SVHC) non
Réglementations

FTE 2005 Importer

Les paragraphes ci-après présentent les principaux textes en vigueur à la date de la rédaction de cette rubrique. Cet inventaire n’est pas exhaustif.

La Directive européenne du 27 juillet 1976 (OJECFC, 1976 ; 2001), entrée en vigueur en 2001, interdit l'emploi de cette substance pure ou en mélange (à une concentration supérieure ou égale à 0,1% en masse) pour les préparations à destination du grand public et/ou dans des applications « diffuses » telles que le nettoyage extérieur ou le nettoyage des tissus.

De plus, les substances et préparations contenant du 1,1,2-trichloroéthane à plus de 0,1% en masse et destinées à un usage industriel sont soumises à l'obligation de porter la phrase d'avertissement suivante : « pour usage dans les installations industrielles seulement". Par dérogation cette disposition ne s'applique pas aux produits médicaux ou vétérinaires et aux produits cosmétiques.

Autres textes

Certaines restrictions d’usage du 1,1,2-trichloroéthane ont été rapportées par l’OECD SIDS (1999) :

  • Au Canada, depuis 1991, la vente et l’importation de polishs, produits d'entretien, d’enduits et de dissolvants pour peinture et vernis contenant 1,1,2-trichloroéthane sont interdites pour les produits à destination du public 3 .
  • En Allemagne, une interdiction de vente est entrée en vigueur en 1991 pour le 1,1,2- trichloroéthane et les formulations contenant la substance à plus de 0,1% en masse. Cette prohibition ne s'applique pas à la vente des substances ou formulations à employer dans les systèmes fermés des processus industriels.
Classification CLP Voir la classification CLP
Informations complémentaires

Le 1,1,2-Trichloroéthane (C2H3Cl3 ou CHCl2-CH2Cl)) est un hydrocarbure chloré aliphatique1 (NTP, 2004)

Cette substance se présente sous forme de liquide incolore stable, volatil et pratiquement insoluble dans l’eau (ATSDR, 1989) mais miscible dans la plupart des solvants organiques. De plus, ce solvant est pratiquement ininflammable (ATSDR, 1999).

Le T112 de qualité technique est généralement pur à 96% ou plus. Selon un rapport édité par l’OECD SIDS (2000), les principales impuretés potentiellement présentes sont le dichlorure d’éthylène, le tétrachloroéthane, le trichloroéthylène et le perchloroethylène.

[1] Le terme aliphatique qualifie un aminoacide dont la chaîne latérale est une longue chaîne carbonée dépourvue d'hétéroatome.

Production et utilisation

Production et ventes

Données économiques

FTE 2005 Importer

Aucun chiffre de production à l'échelle nationale n'a été obtenu. Néanmoins, une production estimée entre 50 000 et 100 000 t.an-1 peut être donnée en connaissant les principaux usages de la substance (cf. §2.2.2).

A titre de comparaison, on peut citer les 153 000 t. de 1,1,2-trichloroéthane produites au Japon en 1996.

Les informations compilées pour cette fiche ne permettent pas de mener une évaluation économique au sens strict. En effet, il est difficile de chiffrer la part relative d'un d'intermédiaire réactionnel dans le coût final d'un produit synthétisé (principalement le 1,1dichloroéthène, le trichloréthylène et le 1,1,1-trichloroéthane dans le cas présent). Néanmoins, selon Dayang Chemical (Chine), au prix public du marché en décembre 2005 (~2,2 $.kg-1 soit ~1,9 €.kg-1), le 1,1,2-trichloroéthane consommé annuellement en France (entre 50 000 et 100 000 t.an-1 ; cf. §2.1.2) représenterait ~1 à 25 millions d'euros soit moins de 0,1%5 du marché français de la chimie organique de 2004 (21,9 milliards d'euros). Afin de calculer cet indicateur économique pour le 1,1,2-trichloroéthane, seule une part supposée de T112 destinée à la vente à été prise en compte (soit ~5% ; cf. §3.2).

[5] Ce pourcentage est donné à titre purement indicatif et est probablement surestimé. En effet, le calcul a été effectué selon le prix public constaté de la substance : prix qui est sans commune mesure avec celui à destination des industriels. Le pourcentage calculé doit donc être compris comme un indicateur de la place de la substance dans l'économie française et non pas comme une estimation quantitative de celle-ci.

Procédés de production

L'ATSDR (1989) rapporte qu'aux Etats-Unis le 1,1,2-trichloroéthane est produit à partir de l'éthylène. Dans une première méthode de préparation, l'éthylène est chloré pour donner du 1,2-dichloroéthane, qui est alors mis à réagir avec du chlore (Archer, 1979). La seconde méthode de préparation passe par l'intermédiaire de l'oxychloration de l'éthylène avec du chlorure d'hydrogène et de l'oxygène en présence d'un catalyseur (Archer 1979).

Le 1,1,2-Trichloroéthane est également co-produit lors de la chlorination thermique du 1,1dichloroéthane pour produire du 1,1,1-trichloroéthane, et plus particulièrement quand la réaction est effectuée en phase liquide (Archer 1979).

Utilisations

Introduction

FTE 2005 Importer

A ce jour, en Europe, l'usage du 1,1,2-trichloroéthane est réglementé et uniquement autorisé en milieu industriel. Dans ce cadre, cette substance est utilisée comme intermédiaire réactionnel ainsi qu'anecdotiquement comme solvant industriel (OECD SIDS, 2000).

Plus en détails :

  • le 1,1,2-trichloroéthane est principalement utilisé comme intermédiaire réactionnel pour la synthèse du 1,1-dichloroéthène (Archer, 1979) et celle d'autres solvants chlorés tels que le trichloréthylène et le 1,1,1-trichloroéthane (site internet SFC et Euro Chlor, 2005) .

Selon le site Internet de la SFC, l'usine Arkema de Saint-Auban (04) fait intervenir le 1,1,2-trichloroétane lors de la synthèse du trichloréthylène : à partir de l'éthylène (C2H4), par chlorations successives et formation de 1,2-dichloroéthane (CH2Cl-CH2Cl), puis de 1,1,2-trichloroéthane (CH2Cl-CHCl2) et de tétrachloroéthanes symétrique et asymétrique (CH2Cl-CCl3), ces derniers étant craqués vers 500°C, sous environ 0,6 bar dans des fours multitubulaires. Ce procédé est utilisé avec une capacité de production de 35 000 t.an-1.

Cette même usine fait également intervenir le 1,1,2-trichloroétane lors de la synthèse du 1,1,1-trichloroéthane : à partir du 1,2-dichloroéthane (CH2Cl-CH2Cl) par chloration et obtention du 1,1,2-trichloroéthane (CH2Cl-CHCl2), qui décomposé par la chaleur ou traité par NaOH donne le 1,1-dichloroéthylène (ou chlorure de vinylidène, CH2=CCl2). Le 1,1dichloroéthylène, en phase liquide, réagit avec du chlorure d'hydrogène gazeux, en absence d'eau et en présence de chlorure ferrique (CH2=CCl2 + HCl ---> CCl3-CH3). Ce procédé est utilisé avec une capacité de production de 50 000 t.an-1.

  • l'ATSDR (1989) rapporte également une utilisation anecdotique du 1,1,2-trichloroéthane comme solvant : la grande « solvabilité » de cette substance étant, par exemple, exploitée pour les caoutchoucs chlorés (Archer 1979) ; de même, ce produit peut être employé comme dissolvant pour les graisses, les produits pétroliers, les cires, et les résines (Hawley, 1981), dans la mesure où cela n'est pas interdit par les restrictions d'emploi signalées au 1.2.2.
  • de même , de façon extrêmement marginale, il a été rapporté un usage de 1,1,2trichloroéthane lors de la fabrication d'adhésifs, de tubes téflon et de laques (site internet Spectrum).

Aucun chiffre actuel d'usage à l'échelle nationale n'a été obtenu mais les informations qualitatives recoupant les principaux usages de la substance, nous permettent d'estimer la production maximale française de 1,1,2-trichloroéthane de 50 000 à 100 000 t.an-1 . L' estimation maximale se base sur les données concernant les capacités théoriques de production et non pas les productions réelles.

Rejets dans l’environnement

Sources naturelles

Cette substance n’est pas naturellement présente dans la nature.

Sources non-intentionelles

FTE 2005 Importer

Le 1,1,2-trichloroéthane est quelques fois présent en tant qu’impureté dans certaines substances commerciales : 1,1,1-trichloroéthane et trichloroethylène (ATSDR, 1989).

Il a été démontré que le 1,1,2-trichloroéthane peut être formé pendant la biodégradation anaérobie du 1,1,2,2-tétrachloroéthane; les conditions anaérobies pouvant, par exemple, se produire au sein des eaux souterraines ou des remblais (Bouwer et McCarty, 1983; Hallen et al., 1986).

Émissions anthropiques totales

En Europe, depuis 1991, cette substance est uniquement utilisée comme intermédiaire réactionnel (OECD SIDS, 2000). Les sources de rejet de 1,1,2-trichloroéthane sont donc uniquement industrielles.

Sachant que cette substance est uniquement utilisée comme intermédiaire réactionnel (OECD SIDS, 2000), les origines des rejets dans l'environnement se limitent aux sites de production. De plus, cette substance est produite au sein d'installations très contrôlées (systèmes clos), les rejets atmosphériques directs sont donc minimisés (OECD SIDS, 2000).

A l'échelle européenne

Euro Chlor rapporte les émissions de T112 (site internet Euro Chlor) effectuées par les industriels européens dans l'air (Fig. 3.1a) et dans l'eau (Fig. 3.1b).

a

Figure 3.1. Emissions industrielles de 1,1,2-trichloroéthane (en kg) d'après Euro Chlore (http://www.eurochlor.org/COCEM) : a. dans le compartiment aérien ; b. dans l'eau.

A la vue de ces graphiques, il est notable qu'à l'échelle européenne :

  • actuellement, les rejets industriels de T112 dans le compartiment aquatique sont quasiment nuls ;
  • actuellement, les rejets industriels de T112 dans le compartiment atmosphérique représentent 80t.an-1 ; cette quantité est la plus faible jamais rejetée depuis 30 ans.
  • les rejets industriels de 112T ont considérablement diminué en trente ans (de 1985 à 2005) mais que cette diminution est fortement inhomogène et traduit certainement des changements dans l'usage de cette substance.
  • A l'échelle française

    Lors d'un inventaire des rejets industriels sous forme d'effluents liquides (étude concernant un millier de sites), seuls huit sites industriels ont été identifiés comme étant à l'origine de rejets de 1,1,2-trichloroéthane. Comme présenté au §2.2.1, cette substance est donc relativement « confidentielle ». Outre la chimie-parachimie, les activités des industries où l'on retrouve des rejets de T112 de façon anecdotique sont : la métallurgie, la chimie-parachimie, le traitement de surface, revêtement de surface et le traitement des cuirs et peaux.

    Aucune donnée globale des rejets français n'a été obtenue. Néanmoins, l'évolution des rejets rapportée par Euro Chlore montre une quasi-disparition des rejets à destination des eaux de surface à l'échelle européenne. On suppose donc une évolution similaire à l'échelle nationale.

  • A l'échelle régionale

    Le ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement (2001) a publié un inventaire régional de micropolluants : ce document se focalise sur 168 établissements industriels de la région Rhône-Alpes. Il a ainsi été rapporté des flux de 1,1,2-trichloroéthane dans les effluents de ~4 000 g.j-1 en 1993 et ~700 g.j-1 en 1998.

    Ainsi, de 1993 à 1998, la réduction des flux atteint plus de 80% (les mesures mises en œuvre pour atteindre cette diminution ne sont pas renseignées). Néanmoins, sept entreprises ont été identifiées à l'origine de ces rejets et ont indiqué qu'elles utilisaient cette substance dans les branches d'activités suivantes :

    • « chimie-pétrochimie » pour ~95% des flux de 1998 ;
    • « traitement de surface » pour ~5% des flux de 1998 : cette utilisation du T112 est apparue entre les déclarations de 1993 à 1998) ;
    • « plastiques » : cette utilisation du T112 a disparu entre les déclarations de 1993 à 1998).

Rejets dans l'environnement

FTE 2005 Importer

Le 1,1,2-trichloroéthane présent dans l'environnement est uniquement anthropique. Des pourcentages indicatifs de partition de cette substance entre les différents compartiments de l’environnement ont été obtenus (Table 3.1) par la méthode de Mackay et Patterson (1990) par modélisation.

Table 3.1. Résultats de la modélisation de la partition du 1,1,2-trichloroéthane entre les différents compartiments de l’environnement selon (OECD SIDS, 2000)
Table 3.1. Résultats de la modélisation de la partition du 1,1,2-trichloroéthane entre les différents compartiments de l’environnement selon (OECD SIDS, 2000).

Une autre estimation peut-être menée sur la base des rejets industriels d'autres éthanes et éthènes chlorés2 (ATSDR, 1989) : 70-90% vers l’air, l0-30% ver le sol, et quelques pour cents vers l’eau.

[2] Cette estimation se base sur les rejets réels des industries suite à l'utilisation des solvants.

Pollutions historiques et accidentelles

Aucune information n'a été obtenue pour remplir cette rubrique.

Présence environnementale

Aquatique

La seule étude publiée sur l’impact des rejets de 1,1,2-trichloroéthane sur les eaux océaniques concerne la Mer du Nord. Elle a conclu à la présence de cette substance dans les eaux marines mais à l’innocuité des concentrations mesurées (Euro Chlore, 1997).

Perspectives de réduction

Réduction des rejets

FTE 2005 Importer

Une large part de la réduction des émissions aqueuses de 1,1,2-trichloroéthane dans l'environnement a pu être atteinte par différents traitements des rejets industriels :

  • Stockage :

Aux USA, une partie des rejets de 1,1,2-trichloroéthane ont pu être traités par adsorption sur un adsorbant approprié tel que la vermiculite, le sable sec, ou la terre et le placement de l'association substance-adsorbant au sein d'une décharge de produits ultimes (NLM, 1988). Cette méthode n'est pas recommandée à cause des risques élevés de lixivation de la substance vers les eaux souterraines (ATSDR, 1989).

  • Destruction :

La méthode de destruction recommandée pour la plupart des solvants chlorés (non régénérables) est l'incinération à haute température (NLM, 1988 ; Carroll et al., 1992 ; sites internet de l'ADEME et de Z3T : Centre Régional d'Innovation et de Transfert de Technologie). Cette destruction peut également donner lieu à une valorisation thermique en cimenterie (site internet de Z3T).

  • Aération et adsorption :

Lorsque le 1,1,2-trichloroéthane est présent dans un effluent liquide, une seule méthode efficace de traitement a été identifiée (EPA, 2005) : la combinaison de l'aération de l'effluent (favorisant l'évaporation de la substance) avec un passage sur des granulés de charbon actif4 . En effet, le seul passage sur charbon actif est jugé modérément efficace par les fournisseurs de charbon (Chemviron Carbon, 2004 ; site internet de Lenntech).

Néanmoins, il convient également de prendre en compte la grande volatilité de cette substance lors de son transport entre le lieu de production et le lieu de traitement des effluents. Pour cela, un système de récupération des gaz doit être adjoint au système de récupération des liquides.

[4] Cette technologie peut être tout particulièrement proposée aux « petites » installations industrielles ne disposant pas d'incinérateur. En effet, cette solution présente l'avantage d'être relativement facile à mettre en œuvre et peu « coûteuse » en temps de maintenance pour l'industriel (la totalité de la gestion de la dépollution des filtres étant à la charge du fournisseur de filtre).

  • Régénération :

Selon le site internet de Z3T, pour réduire les rejets de trichloroéthane utilisé en tant que solvant la régénération serait également à encourager et/ou intensifier.

Impact économique des mesures de réduction

Trop peu de données sont disponibles pour déterminer avec un degré de fiabilité suffisant l’impact économique des traitement des effluents.

Alternatives aux usages

FTE 2005 Importer

  • Synthèse du 1,1-dichloroéthène :

Selon l'ATSDR (1994), la seule réaction de synthèse du 1,1-dichloroéthène passe par l'utilisation de 1,1,2-trichloroéthane. Pour cet usage, aucun produit de substitution n'a été identifié.

  • Synthèse du trichloréthylène :

Selon le site internet de la SFC, en France, la synthèse du trichloroéthylène à partir de l'éthylène ou du 1,2-dichloroéthane (avec le 1,1,2-trichloroéthane comme intermédiaire) est la seule réaction utilisée (35 000 t.an-1 de capacité de production à l'usine Arkema de Saint-Auban).

Néanmoins, des solutions alternatives existent : la synthèse du trichloroéthylène à partir de l'acétylène ou du 1,2-dichloroéthane ; d'autres procédés hydrogènent le perchloréthylène ou craquent un mélange de tétrachloroéthanes et de pentachloroéthane. Dans un but de diminution des rejets de T112, certaines de ces substitutions pourraient être encouragées.

  • Synthèse du 1,1,1-trichloroéthane :

Selon le site internet de la SFC, en France, la synthèse du 1,1,1-trichloroéthane à partir du 1,2-dichloroéthane (avec le 1,1,2-trichloroéthane comme intermédiaire) est la seule réaction utilisée (50 000 t.an-1 de capacité de production à l'usine Arkema de Saint-Auban).

Néanmoins, une solution alternative existe : la synthèse du 1,1,1-trichloroéthane à partir du 1,2-dichloroéthane mais cette réaction fait intervenir du chlorure de vinyle (autre substance chimique jugée dangereuse pour les milieux aquatiques et visée par la Directive 76/464/CE). Cette solution de substitution ne saurait donc être encouragée.

  • Synthèse / utilisation de solvant :

Une société (spécialisée dans l'élaboration, la production et la commercialisation des solutions de traitements de surfaces et de finitions destinées à l'industrie des transports) rapporte une solution technique de remplacement du trichloroéthane spécialement dédiée à cet usage.

Coûts de la substitution

Trop peu de données sont disponiblespour déterminer avec un degré de fiabilité suffisant l'impact économique des solutions de substitution.

Conclusion

FTE 2005 Importer

Le 1,1,2-trichloroéthane est principalement utilisé comme intermédiaire réactionnel pour la synthèse du 1,1-dichloroéthène (Archer, 1979) et celle d'autres solvants chlorés tels que le trichloréthylène et le 1,1,1-trichloroéthane (site internet SFC et Euro Chlor, 2005) .

Selon les informations compilées pour cette fiche, dans les conditions actuelles, ce principal usage du 1,1,2-trichloroéthane (rôle d'intermédiaire réactionnel) n'est pas susceptible de subir une réduction sensible.

Ainsi, seule l'application contraignante de mesures de réduction des usages de T112 en tant qu'intermédiaire réactionnel (par exemple en imposant un changement de procédure pour la synthèse du trichloroéthylène ; cf. §4.1) pourrait entraîner, à l'horizon 2015, une diminution des rejets.

En effet, malgré le développement actuel de la filière de régénération des solvants7 , l'essentiel des efforts semble déjà avoir été fourni pour réduire les émissions aqueuses liées à ce type d'utilisation. Ainsi, la diminution des rejets liée à cette activité serait donc sans impact notable sur l'ensemble des rejets de T112.

De manière générale, malgré le perfectionnement des techniques de traitement des effluents les rejets de T112 ne semblent pas en mesure d'être réduits significativement.

[7] La mise en place de cette technique dépendant de l’intérêt économique de la régénération vis à vis de l’achat / élimination de solvant neuf.

Bibliographie

Documents

PDF
79-00-5 -- 1,1,2 TRICHLOROETHANE -- FTE
Publié le 12/06/2006
PDF
79-00-5 -- 1,1,2-trichloroéthane -- VGE
Publié le 07/08/2013