Impact sur la santé des particules fines : l’Ineris participe à une étude européenne

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L’Ineris a contribué à une étude européenne coordonnée par le Paul Scherrer Institut (PSI, Suisse) sur les sources de particules atmosphériques fines (PM2,5) et leur effet nocif sur la santé. Ses résultats, publiés récemment dans la revue Nature (18 novembre 2020), permettent de relier les sources de particules fines à leur potentiel oxydant (PO) comme estimation de la capacité des PM2,5 à induire un effet délétère (stress oxydant) sur l’organisme humain.

L’étude, qui a associé une dizaine partenaires dans toute l’Europe (Institut des Géosciences de l’Environnement – laboratoire commun à l’IRD, l’Université de Grenoble Alpes, Grenoble INP et le CNRS –, Ineris, The Netherlands Organisation for Applied Scientific Research – TNO, Université de Bern, Paul Scherrer Institut), vise à améliorer les connaissances sur la dangerosité des particules.
Les travaux ont permis de montrer que les particules des zones métropolitaines semblent globalement présenter un fort « potentiel oxydant », et donc s’avérer probablement plus nocives pour la santé que celles des zones rurales (en favorisant le phénomène de « stress oxydant » qui peut conduire à l’endommagement des cellules ou des tissus de l’organisme). Les auteurs de l’étude suggèrent que le potentiel oxydant pourrait être pris en compte à l’avenir comme indicateur afin d’améliorer l’identification et la maîtrise des sources de particules atmosphériques responsables d’impacts sur la santé des populations.

Une contribution qui s’inscrit dans le cadre de l’expertise intégrée de l’Ineris sur la qualité de l’air

L’Institut a mobilisé son expertise en chimie de l’atmosphère dans le cadre de cette étude, en participant à l’analyse de la composition chimique des particules et en fournissant certaines données permettant de valider le modèle de qualité de l’air reliant les sources de pollution et le potentiel oxydant des particules.
La pollution particulaire est un des axes de travail majeurs de l’Institut dans le domaine de la qualité de l’air, en particulier la connaissance des sources de pollution par la mesure et la modélisation, et la caractérisation des effets des particules. Par exemple, l’Institut a récemment fait différentes recommandations, dans le cadre du Laboratoire Central de Surveillance de la Qualité de l’Air (LCSQA), sur les travaux préalables à réaliser avant de prendre en compte le potentiel oxydant comme indicateur additionnel à la masse des PM dans le dispositif de surveillance de la qualité de l’air.
 

Références : K. R. Daellenbach, G. Uzu, J. Jiang, L.-E. Cassagnes, Z. Leni, A. Vlachou, G. Stefenelli, F. Canonaco, S. Weber, A. Segers, J. J. Kuenen, M. Schaap, O. Favez, A. Albinet, S. Aksoyoglu, J. Dommen, U. Baltensperger, M. Geiser, I. El Haddad, J.-L. Jaffrezo, A. S. H. Prévôt, Sources and chemistry of the harmful components in particulate air pollution, Nature, 18 novembre 2020. DOI : 10.1038/s41586-020-2902-8
https://www.nature.com/articles/s41586-020-2902-8